Facebook lance un bouton pour signaler les personnes suicidaires
Facebook va déployer pour tous ses utilisateurs une fonction de prévention des suicides qui permet de signaler les statuts suicidaires et d'obtenir de l'aide, a annoncé le réseau social mercredi.
Le plus grand réseau social de la planète veut jouer un rôle dans la prévention des suicides en facilitant la tache des proches de ses utilisateurs à risque. Facebook a annoncé mercredi 15 juin qu'il allait déployer pour tous ses utilisateurs en France et à l'international une fonction de prévention des suicides qui permet de signaler les statuts suicidaires et les messages de personnes que l'on suspecte d'être sur le point de passer à l'acte et d'obtenir de l'aide.
"Avec l'aide de ces nouveaux outils, si quelqu'un publie sur Facebook quelque chose qui vous inquiète, vous pouvez contacter cet ami directement et vous pouvez aussi nous le signaler. Nous avons des équipes dans le monde entier, 24 heures sur 24, qui passent en revue ces signalements", indique le réseau social dans un communiqué. Cette fonction était réservée jusqu'à présent aux utilisateurs américains et anglo-saxons du site.
Un outil développé avec des associations
Concrètement, les membres du réseau social pourront signaler ces contenus via le menu déroulant avec lequel les internautes signalent déjà les publications inappropriées. Une sous-catégorie sera simplement ajoutée à la liste. Selon Facebook, les contenus suicidaires auront la priorité sur les autres signalements au sein de l'équipe chargée de les traiter 24 heures sur 24 et sept jours sur sept.
Facebook, qui a développé ces outils avec des associations de prévention du suicide, propose ensuite plusieurs options à la personne qui souhaite aider son contact, comme joindre un ami commun ou une association, ou envoyer un message de soutien pré-rédigé, détaille le New York Times. Le contact qui a été signalé se voit également proposer un message de soutien contenant plusieurs options (numéros de services d'assistance, renvois vers des sites de conseils...).
Le risque d'une intrusion mal perçue
À peine annoncé, le dispositif est déjà décrié. Une responsable de l'association Suicide Écoute interrogée par Le Figaro estime que rien ne peut remplacer la discussion et l'échange dans l'accompagnement des personnes suicidaires. Pis, le signalement peut être vécu comme une intrusion par la personne en question et mal perçu. "Le fait de signaler sur un réseau social à une personne qu'elle est en danger me semble être une intrusion. Donner des conseils applicables à tous est également délicat dans ce genre de cas", estime-t-elle. Selon l'Observatoire du suicide, 10.500 personnes mettent fin à leurs jours chaque année en France, soit 25 personnes quotidiennement en moyenne, pour près de 200.000 tentatives.
