C'est le plus gros catalogue d’étoiles que l’on est jamais dressé dans l’histoire de l’Humanité. Lors du dernier recensement, dans les années 90, quelque 100.000 étoiles avaient pu être cataloguées. Ce mercredi 14 septembre, on passe à 1,115 milliard étoiles dûment répertoriées. Pour chaque étoile, il y aura un numéro de vingt chiffres. Pour chaque astre, on va préciser la taille, la position et la distance avec le Soleil.
Cela s'est fait grâce au satellite Gaïa et à ses deux télescopes surpuissants qui, depuis trois ans, envoient des données à l'Agence spatiale européenne. "La précision, c'est à peu près l'équivalent d'un cheveu vu à mille kilomètres. Gaïa étant dans l'espace, avec des télescopes assez grands (1,50 mètre), il ne voit pas un cheveu - ce dernier n'émet pas de lumière - mais il localise un objet comme une étoile - qui, elle, émet beaucoup de lumière - avec une précision équivalente à la taille d'un cheveu vu à mille kilomètres", explique l’astronome François Mignard.
C'est ainsi qu'on a pu voir des étoiles qu’on n'avait alors jamais vues jusqu'à présent, qu’on a pu compter des étoiles noyées dans des amas lumineux, qu’on a pu distinguer les étoiles des rayons cosmiques.
Cela a l’air tout simple comme ça : on envoie un satellite surpuissant et il envoie des données. Sauf que ces vingt ans de recherches ont failli déboucher sur un fiasco géant. Le satellite Gaïa est parti de Kourou fin 2013 et mais en orbite, le système optique ne marchait pas. Il y a eu un énorme problème de buée. François Mignard était désespéré. La glace a produit de la condensation qui rendait le télescope inopérant. On a fini par chauffer le système pour le faire passer de -120 degrés à -50 degrés, pour faire fondre la glace. Le satellite Gaïa, depuis, turbine. Il voit 60 millions d'étoiles par jour. Il canalise sur Terre 450 ingénieurs. Cela a coûté un milliard d'euros, soit environ un euro par étoile.
À quoi sert véritablement cet inventaire ? D'abord, l’astronomie fondamentale nous sert à nous placer dans le cosmos. Il y a cent ans, on ne savait pas qu’il y avait d’autres galaxies. Cela change un peu tout depuis qu’on sait. Ce gigantesque recensement va nous permettre de mieux savoir de quoi est fait notre univers proche. Les scientifiques du monde entier, qui attendent la sortie du catalogue sur Internet, vont faire mouliner ces données. Des découvertes pourraient suivre dans les mois qui viennent.
Ce catalogue va nous permettre d’affiner le tri pour la recherche d’une activité biologique. On saura désormais beaucoup mieux sur quel astre chercher ou non une activité extraterrestre.
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