OSIRIS-REx, le nouveau programme spatial de la NASA, sera lancé le 8 septembre prochain à destination de l'astéroïde Bennu. Sa mission : récolter des poussières vieilles de 4,5 milliards d'années sur l'objet céleste afin d'étudier les origines de la vie. Cette nouvelle aventure spatiale, d'un coût de 800 millions de dollars, a vu le jour il y a une décennie, lorsqu'un ingénieur américain a réalisé une modeste expérience.
Il y a une dizaine d'années, un ingénieur de l'entreprise Lockheed Martin, Jim Harris, tente de résoudre un problème inhérent à un grand nombre de missions cosmologiques : l'impossibilité pour les actuels engins spatiaux, faute de gravité suffisante, de se poser sur les comètes et astéroïdes pour en prélever de la poussière et étudier ainsi les origines de la vie.
Pour imaginer une solution à cet obstacle, Jim Harris effectue une expérience simple : il utilise un gobelet en plastique percé de trous à des endroits stratégiques. Il tourne alors le rebord de l'objet vers le sol et actionne un compresseur d'air pour propulser de la poussière à travers le gobelet et étudier sa dispersion. Le "Muucav" était né, soit un "vacuum" (aspirateur, en anglais) inversé.
Après une décennie d'investissements et de recherche, le modeste Muucav devient le TAGSAM (Touch and Go Sample Acquisition Mechanism), un robot qui utilise de l'azote comprimé pour fluidifier la poussière de l'astéroïde et la propulser à travers son filtre. C'est d'ailleurs ce qu'il fera prochainement au cours de la mission OSIRIS-REx à destination de l'astéroïde Bennu. Après un lancement le 8 septembre 2016, la sonde devrait s'approcher de l'objet céleste en juillet 2020, puis "le cartographier, l'orbiter, l'étudier et choisir l'endroit le plus sûr et le plus intéressant sur le plan scientifique pour prélever un échantillon, avant de se lancer", détaille Gordon Johnston, un cadre d'OSIRIS-REx.
L'appareil sera chargé de ramener au moins 60 grammes de poussières, même si des tests ont montré qu'il ramassait en moyenne 300 grammes. Dès lors, il repartira vers la Terre et y arrivera en 2023. L'échantillon, pour sa part, servira à de très nombreuses recherches scientifiques, notamment sur les origines de la vie. Selon Gordon Johnston, "Les trois-quarts de l'échantillon seront mis de côté pour de futurs chercheurs pour répondre à des questions scientifiques que nous ne nous sommes même pas encore posées".
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