Apple et plusieurs grandes sociétés américaines viennent d’annoncer de fortes augmentations pour leurs salariés. La hausse est de 48% par rapport à l’avant Covid pour les salariés des magasins du géant californien. Cela porte leur salaire horaire à 22 dollars, soit près de 20 euros de l’heure.
Apple marche ainsi dans les traces de Microsoft, qui avait pris la même initiative, et de plusieurs autres sociétés américaines. Elles n’ont tout simplement plus le choix : face aux pressions syndicales de plus en plus fortes pour compenser la forte inflation aux États-Unis, et pour retenir des salariés dont elles ont un besoin impératif, c’est la rallonge sur la feuille de paye. Apple a même précipité la mise en application de cette décision à juillet, au lieu d'attendre l’automne.
Le rapport de force est en train de s’inverser entre le salarié et l’employeur. Il y a désormais près de deux offres d’emploi par salarié disponible. Et encore s’agit-il d’une moyenne nationale. Dans certains États comme l’Utah ou le Montana, c’est presque quatre postes vacants par tête. Du coup, les prix montent et particulièrement les salaires des postes les moins qualifiés, qui augmentent désormais davantage que la moyenne, alors que ça a longtemps été le contraire, selon une étude toute récente de la Réserve fédérale (Fed).
Plusieurs millions de salariés ont décidé de prendre leur retraite au moment du Covid. Ils ne sont tout simplement pas retournés travailler après les confinements. Et pour ceux qui sont en place, les démissions n’ont jamais été aussi importantes. On en recense 4,5 millions sur le seul mois de mars, et en général ils partent pour des emplois mieux payés. Presque les deux tiers des job switcher, qui justement changent d’employeur, prennent une augmentation à deux chiffres à l’occasion du nouveau poste.
En outre, il se produit un phénomène étrange qui a rétréci la population active : la "démarchandisation" de l’économie. Beaucoup d’Américains ont renoncé à travailler dans une entreprise à cause de l’inflation qui augmente les coûts de transports, mais aussi de la difficulté à trouver des gardes pour les enfants ou pour les aînés. Du coup, dans un couple, l’un des deux reste à maison pour s’occuper des enfants et faire à manger, plutôt que de dépenser son salaire en essence, en nounou et en restaurant. C’est la revanche de l’économie de la débrouille sur l’économie marchande. Et, ce qui est intéressant, c’est qu’on voit beaucoup moins ce phénomène dans les secteurs ou les endroits où les salaires ont le plus augmenté. Ça veut bien dire que le prix du travail est un élément clé, lorsque l’inflation flambe et que la population active a tendance à baisser.
La solution à la pénurie de travailleurs, c’est davantage de salaire. Il faut les aligner. Une situation sur laquelle on devrait méditer : quand l’offre est insuffisante par rapport à la demande, on paye plus cher, faute de quoi on n’est pas servi.
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