Difficile de passer à côté de ChatGPT en ce début d'année. Accessible au public depuis la fin du mois de novembre, ce programme informatique bluffant a fait découvrir au plus grand nombre les dernières avancées de l'intelligence artificielle dite générative par sa capacité à chercher, trier, structurer et présenter en quelques secondes des réponses originales, cohérentes et naturelles à n'importe quelle requête dans de multiples langages humains.
Derrière ChatGPT, on retrouve une entreprise californienne peu connue du grand public nommée OpenAI, fondée en 2015 par des grands noms de la tech, comme le patron de Tesla et SpaceX Elon Musk, le cofondateur de Paypal et investisseur star de la Silicon Valley Peter Thiel, l'homme d'affaires Sam Altman, à la tête du prestigieux incubateur de startups de San Francisco Y Combinator (Airbnb, Dropbox...) ou un ancien ingénieur de l'entreprise financière Stripe, Greg Brockman.
OpenAI a d'abord été pensé comme un centre privé de recherche en intelligence artificielle à but non lucratif et s'est engagé à rendre les résultats de ses travaux accessibles à tous. Sa raison d'être ? Développer une intelligence artificielle dite "générale", c'est-à-dire, qui profiterait au plus grand nombre. "Notre but est de faire progresser l’intelligence numérique dans une direction plus à même de bénéficier à l’humanité", se définissait ainsi la société sur son site Internet à l'époque.
Face aux dérives possibles de cette technologie et la crainte de voir l'espèce humaine un jour dépassée par les machines, une angoisse prégnante dans la Silicon Valley à l'époque, OpenAI considérait que "l'IA doit être une extension de la volonté humaine individuelle et, dans un esprit de liberté, être distribuée aussi largement et uniformément que possible". Pour ce faire, l'entreprise estimait que s'exempter d'obligations financières était le meilleur moyen pour elle de se concentrer sur "un impact humain positif". "Créer de la valeur pour tout le monde, plutôt que pour des actionnaires", en somme.
OpenAI a d'emblée disposé de moyens considérables pour conduire ses recherches. Un premier tour de table a permis de lever un milliard de dollars auprès d'un premier panel d'investisseurs, dont Elon Musk, Peter Thiel, Sam Altman, le cofondateur de LinkedIn, Reid Hoffman, et Amazon Web Services, la division "cloud" du géant du commerce. En 7 ans, la société californienne est devenue incontournable dans le paysage de la recherche en intelligence artificielle. Outre ChatGPT, on lui doit Dall-E, le puissant modèle capable de générer des images photoréalistes à partir de commandes textuelles. Et une IA programmée pour générer des vidéos serait dans ses cartons.
OpenAI a également vu son modèle évoluer en 7 ans. Elon Musk a pris ses distances avec le projet en 2018 pour éviter un conflit d'intérêts avec son entreprise Tesla qui conduit aussi des recherches en IA. Le milliardaire, qui reste l'un des principaux donateurs de la structure, a aussi pris ombrage de l'influence grandissante de Microsoft dans le projet. En 2019, OpenAI a opéré une bascule idéologique en créant une société commerciale à but lucratif plafonné afin de trouver de nouveaux investissements pour ses recherches Le groupe fondé par Bill Gates est entré à son capital à hauteur d'un milliard de dollars, récupérant la licence exclusive de ChatGPT-3, la version actuelle du chatbot, contre la mise à disposition de ses ressources en cloud-computing nécessaires au développement et à l'hébergement du programme.
Le succès de Dall-E et ChatGPT a aiguisé les appétits autour d'OpenAI. Le laboratoire, qui ne génère aujourd'hui presque aucun revenu, serait dans le viseur des plus gros investisseurs de la Silicon Valley - les fonds Sequoia et Andreessen Horowitz, notamment - qui chercheraient à racheter une partie de ses parts, une opération qui valoriserait l'organisation environ 29 milliards de dollars. D'après Reuters, OpenAI tablerait désormais sur 200 millions de dollars de recettes en 2023 et un milliard l'année suivante, avec un modèle économique qui repose essentiellement sur la commercialisation de licence auprès d'autres sociétés, dont Microsoft, qui envisage d'investir 10 milliards supplémentaires pour incorporer ChatGPT à son moteur de recherche Bing et sa suite Office 365, et plusieurs startups spécialisées dans la publicité et le référencement.
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