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20 ans après Dolly, quel avenir pour le clonage ?

Le 23 février prochain, on va célébrer les vingt ans d’une prouesse scientifique polémique qui nous tous a marqué : l'annonce de la naissance du premier mammifère cloné.

La brebis Dolly, le premier mammifère cloné de l'Histoire
La brebis Dolly, le premier mammifère cloné de l'Histoire
Crédit : SIPA / Tina Norris
20 ans après Dolly, quel avenir pour le clonage ?
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Loïc Farge
Loïc Farge

Vingt ans après, Dolly est définitivement rentrée dans l’Histoire. Si vous voulez voir la brebis, euthanasiée en 2003, il faut que vous alliez au National Museum of Scotland à Édimbourg, en Ecosse. C'est dans ce pays que Dolly est née, puis qu'elle est morte, à l'âge de 5 ans seulement, d'une maladie pulmonaire et d’arthrose au genou. Vous la verrez, empaillée, avec ses coquettes boucles de laine blanches, debout sur ses quatre pattes. Vous pourrez aussi tourner autour de la vitrine. Profitez-en, car c’est un peu près tout ce qui reste de cette première scientifique.

Car on ne clone pas des masses depuis Dolly. D'abord parce que cet exploit scientifique a donné la frousse au monde entier. Le 23 février 1997, on a cru qu’on était entré dans la science-fiction. Les Dolly humains, c'était pour demain ! Partout dans le monde, on a voté des lois pour interdire le clonage humain ou animal.

Seuls quelques pays peuvent encore pratiquer le clonage animal aujourd'hui : les États-Unis ou la Chine, où l’on tente de fabriquer des bovins hyper-productifs. En Corée du Sud, une clinique affirme avoir cloné 800 chiens en dix ans. Il faut dire que faire copier son chien à sa mort coûte 100.000 dollars.

Pas "le grand tournant" annoncé

En France, sur la centaine d’animaux clonés (essentiellement des bovins) par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), il en reste une quinzaine qui vivent dans une étable en banlieue parisienne et qui vont s’éteindre dans les années qui viennent. "Le clonage ne s'est pas développé. C'est une technologie dont le taux de succès est relativement faible", explique le chercheur Jean-Louis Perrault. "La reproduction se fait relativement bien dans un certain nombre d'espèces (volailles, porcs), mais l'intérêt c'était pour les ruminants. Ce n'est pas pour rien que Dolly était une brebis", poursuit-il.

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Dolly n'a donc pas été le "grand tournant" annoncé, explique le chercheur-directeur à l'Inra. C’était une étape qui a notamment permis de faire avancer notre connaissance des processus de vieillissement des animaux, et donc aussi des humains. Car les scientifiques ont pu comparer le vieillissement d’animaux qui avaient exactement le même patrimoine génétique.

Une piste rentable dans des cas limités

La technique du clonage elle-même est en partie dépassée. Aujourd'hui un éleveur, pour quelques centaines d’euros, peut faire une prise de sang de sa génisse dès sa naissance et établir son génome (sa carte d’identité génétique). Il n’a pas à attendre la fin de la carrière de la vache, de voir quel lait, quel veau elle a fait, puis de la cloner. Il sait dès le début si ça vaut le coup de la faire se reproduire.

Le clonage reste une piste rentable, mais dans des cas limités : pour reproduire un cheval d’exception (un Ourasi, par exemple) ou pour sauver des espèces en voie de disparition, comme une une race de vache. Avant que la dernière Bleue de Mayenne ne meurt, on a conservé à l’Inra des embryons pour la faire renaître dans le futur.

Si un jour on trouve dans la glace, en Sibérie, un mammouth congelé avec suffisamment de matériel génétique en bon état (ce qui n'est pas encore arrivé), on pourra faire renaître un mammouth grâce au clonage. Là, on pourra retourner au musée d'Édimbourg et remercier Dolly la brebis.

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