- 11m10s
2 min de lecture
Un verre d'alcool (illustration).
Crédit : AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
C'est un sujet tabou et qui fait l'objet de beaucoup de clichés : l'alcool au travail. D'après une étude de santé publique, baptisée "cohorte Constances" menée auprès de 200.000 personnes âgées de 18 à 64 ans, toutes les catégories socio-professionnelles sont concernées.
Et contre toute attente, les femmes cadres sont particulièrement touchées. Même s'il y a toujours plus d'hommes (23%) que de femmes (8,6%) concernées par une consommation d'alcool abusive, on s’aperçoit en regardant les chiffres que 11,7% des femmes cadres ont un problème de surconsommation, contre un peu plus de 8% chez les ouvrières.
La différences entre les femmes et les hommes, c'est que ces derniers vont plutôt pratiquer le "binge drinking", la beuverie express" à la sortie du travail, alors que les femmes vont augmenter progressivement leur consommation hebdomadaire d'alcool. Les professions les plus sensibles sont celles qui sont en permanences soumises aux yeux du public : enseignants, services à la personne ou les commerçants.
Cette étude montre l'impact du "stress professionnel" sur la consommation d'alcool des personnes étudiées. "Il y a le stress qui est lié avec le fait qu'on soit en contact avec le public et il y a des stress qui sont liés plutôt au management, au fait que l'on va avoir une pression plus importante", explique Philippe Batel, addictologue.
On a vu les choses à l'envers
Philippe Batel, addictologue
Et les femmes résistent moins bien à ce stress professionnel. "Il y a plusieurs types de pressions, on sait très bien que les femmes ont du mal à crever le plafond de verre et comment elles ont, par rapport au management une pression qui est, en règle générale, beaucoup plus importante, même quand elles sont (...) à un niveau plutôt élevé", détaille le spécialiste.
Les résultats de cette étude vont à l'inverse des clichés. "On a vu les choses à l'envers. Pendant très longtemps, on croyait au fait (...) qu'avoir un travail protégeait du problème d'alcool", commente Philippe Batel, qui explique que l'alcool est un facteur de perte de travail et non pas l'inverse.
Enfin, un usage dangereux de l'alcool décuple les risques de perte d'emploi, multipliés par 1,7, conclut l'étude. Et ce, même pour "les gens qui sont en CDI", détaille de son côté Guillaume Araignes, psychiatre addictologue à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris et doctorant à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Pour les personnes dépendantes, le risque de perdre son emploi va jusqu'à être multiplié par trois.
Une consommation d'alcool devient dangereuse "au-delà de dix verres par semaines", explique Philippe Batel, qui précise qu'il faut étudier la situation au cas par cas. "Il faut s'inquiéter bien évidemment quand on ne contrôle plus sa consommation d'alcool, mais avant, il faut compter ses verres", préconise le spécialiste.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte