Selon une étude du cabinet Technologia, plus de 3 millions de personnes seraient sujettes à un risque élevé de burnout. Les travailleurs les plus touchés : les cadres des grands groupes industriels mais, plus étonnant encore, les agriculteurs. 24% d'entre-eux se disent en effet victimes de ce trop-plein de pression.
"Nous voyons souvent des cadres qui arrivent dans un état de santé déplorable. Ils ont du mal à se lever, ils vont au travail sans énergie (...). Ils se rendent compte que leur travail n'est pas reconnu. Généralement, c'est une réflexion de la direction [qui est en cause] (...). À ce moment-là, ils basculent dans le burnout", explique Martine Keyer, médecin du travail.
Si le terme de burnout sert, depuis une dizaine d'années, à décrire à la fois des phénomènes d’épuisement professionnel et des pathologies psychiques liées au travail, il n'existe aucun consensus sur la définition clinique de ce mal. À l'heure actuelle, l'épuisement professionnel n'est reconnu que si la maladie présente une gravité justifiant une incapacité
permanente égale ou supérieure à 25% et qu’un lien "direct et
essentiel" avec l’activité professionnelle est mis en évidence par le
comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. "Vu que c'est le travail qui les a mis dans cet état-là, ça devrait être pris en charge comme un accident du travail", estime Martine Keyer.
C'est pourquoi Technologia, qui a notamment géré la série de suicides chez Renault, appuyée des professionnels de la médecine du travail, de la santé mentale, de la prévention des risques professionnels et des ressources humaines, demande que la Sécurité sociale reconnaisse le burnout comme une maladie professionnelle selon trois niveaux de qualification : la dépression d’épuisement, l’état de stress répété conduisant à une situation traumatique et le trouble d’anxiété généralisée. Elle demande également une meilleure prise en charge des salariés touchés ainsi qu'un système de malus financier pour les entreprises les plus négligentes à l'égard de leurs salariés.
L’objectif de cet appel est d’engager avec les entreprises et les partenaires sociaux un dialogue de prévention, bordé en amont par les réflexions en cours sur l’amélioration de la qualité de vie au travail. Un site Internet - appel-burnout.fr - a été ouvert et permet d'en savoir plus sur l'étude menée par Technologia ainsi que de signer l'appel.
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