Un sénateur UDI soupçonné d'avoir menti sur son patrimoine
Biens immobiliers, comptes à l'étranger, oeuvres d'art... Aymeri de Montesquiou aurait dissimulé plusieurs millions d'euros.

Le sénateur UDI Aymeri de Montesquiou, déjà dans la tourmente, va devoir affronter une nouvelle polémique. L'élu du Gers, dont l'immunité parlementaire a été récemment levée dans le cadre du "Kazakhgate", est désormais accusé d'avoir sous-évalué son patrimoine de plusieurs millions d'euros. Des soupçons révélés ce vendredi 3 avril par la Haute Autorité de transparence de la vie publique (HATVP).
Compte tenu d'un "doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité de ses déclarations, en raison notamment de l’omission d’oeuvres d’art et d’avoirs importants détenus à l’étranger ainsi que de la sous-évaluation de son patrimoine immobilier", la Haute Autorité a transmis son dossier au parquet financier.
D'après la HATVP, le sénateur du Gers a sous-évalué l'un de ses biens immobiliers à Paris, a omis de déclaré deux comptes bancaires situés à l'étranger, ce qui représente plusieurs centaines de milliers d'euros. Il aurait également oublié de déclarer des oeuvres d'art pour plus d'un million d'euros. Ce sont les investigations de la Haute Autorité qui ont révélé ces sous-évaluations. Le sénateur a fait ces fausses déclarations plusieurs fois.
Soupçonné dans un scandale au Kazakhstan
Le 18 mars dernier, le bureau du Sénat avait levé l'immunité parlementaire de ce sénateur, inquiété par l'enquête sur des soupçons de commissions perçues en marge de contrats conclus avec le Kazakhstan. Il appartient au groupe UDI-UC (Union centriste) du Sénat.
Cet élu du Gers était auparavant le représentant de Nicolas Sarkozy en Asie centrale. Son bureau et son domicile avaient été perquisitionnés dans cette affaire liée à des contrats conclus sous la présidence de Nicolas Sarkozy, pour un montant total de deux milliards d'euros, notamment pour l'achat de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters) et 295 locomotives.
Deux magistrats enquêtent depuis mars 2013 pour des faits présumés de "blanchiment en bande organisée", et de "corruption active d'agents publics étrangers".