La maire d'Estevelles (Pas-de-Calais), élue en tant qu'homme et engagée dans un parcours de transition de genre, a obtenu mercredi 12 avril 2023 le "soutien" de son conseil municipal, qu'elle avait demandé pour poursuivre son mandat en tant que femme.
À 63 ans, l'édile (sans étiquette) de cette commune de 2.000 habitants devient ainsi, dit-elle, la "première" maire transgenre à officialiser cette transition en cours de mandat.
Réuni mercredi 12 avril 2023, le conseil municipal "m'a renouvelé sa confiance", se réjouit l'élue, même si ce vote du conseil n'était pas requis par la loi. Sur 18 votants, "14 ont voté pour et quatre se sont abstenus".
"C'est une continuité dans mon parcours de vie, dans mon parcours politique. Ce jeudi 13 avril 2023, dans la matinée, je présenterai les choses aux salariés de la commune et je communiquerai auprès de la population, et à partir de vendredi 14 avril 2023, j'aurai mon apparence telle que je le souhaite et j'exercerai comme la maire d'Estevelles", a-t-elle réagi à l'issue du vote.
"Pendant une période, c'est la démission qui s'imposait à moi", notamment pour "accélérer les choses", ou "protéger" ma vie privée, a expliqué la maire. Mais "je suis une personne de combat", et "fière de l'investissement que j'ai pu avoir dans cette petite commune, je ne voulais pas l'abandonner. J'ai pris conscience que la meilleure des solutions, c'était de communiquer", a-t-elle ajouté.
La procédure de changement d'état civil qu'elle a entamée il y a quelques semaines est toujours en cours.
Après des contacts avec la préfecture, l'État lui a indiqué "qu'il n'y avait pas de problème", qu'il était "légalement possible" de continuer d'exercer en tant que femme, a-t-elle assuré. "J'ai alors choisi de solliciter la confiance de mes pairs", notamment pour asseoir "ma légitimité".
"Depuis plus de 22 ans, je suis au service de ma commune [...]. Par transparence, j'éprouve aujourd'hui la nécessité d'exprimer une différence que je porte sur le plan personnel", écrit-elle dans un communiqué signé Estelle Szabo, née Alain.
"Cette différence partagée par des centaines de milliers de personnes en France, [...] est celle de la transidentité et de la souffrance psychologique de ne pas être dans le bon genre", poursuit-elle. "Il m'aura fallu de très nombreuses années pour comprendre et accepter qui j'étais réellement", notamment grâce à un suivi psychothérapeutique, et avec le soutien de "mes proches et mon épouse".
"Je ne veux porter qu'un message", a souligné Szabo : "on peut être une personne avec une différence, pas forcément toujours acceptée aujourd'hui, et exercer une fonction politique."
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