"Trois chantiers" qui "contribuent à protéger chacun". Quatre mois après les premières rencontres sur les ordonnances réformant le droit du travail, Emmanuel Macron reçoit jeudi et vendredi patronat et syndicats à l'Élysée pour en discuter. Au programme : formation professionnelle, apprentissage et assurance chômage.
Le climat social s'est alourdi depuis l'été, entre le mécontentement des fonctionnaires qui ont défilé mardi, une discussion budgétaire qui s'annonce animée à l'Assemblée, et la CGT qui a appelé à manifester une troisième fois le 19 octobre pour le retrait des ordonnances. Publiées fin septembre, celles-ci sont déjà entrées en vigueur.
"On est tous d'accord pour dire qu'il y a de l'inquiétude sur ce qui va être fait en termes de formation professionnelle et d'assurance chômage", a indiqué Véronique Descacq (CFDT) à l'issue d'une intersyndicale lundi. "On se demande ce qu'il y a de positif pour les salariés", résume le leader de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, dans un entretien à Paris-Match, voyant "davantage de signes négatifs", comme la "suppression de l'ISF".
Pour autant, les syndicats, qui se succéderont à l'Élysée entre jeudi et vendredi matin pour s'entretenir avec l'exécutif, peinent à se mettre d'accord sur une riposte. Ils ont d'ailleurs prévu de tous se revoir le 24 octobre, après avoir rencontré le gouvernement sur ces nouveaux chantiers.
C'est la réforme de l'assurance chômage qui risque de cristalliser le plus l'attention. Il est prévu d'étendre le système aux indépendants et aux démissionnaires. "L'objectif, c'est d'ouvrir l'assurance chômage à tous et c'est aussi qu'elle puisse se réformer pour lutter contre la précarité", explique Muriel Pénicaud. Car "les contrats précaires", c'est "ce qui coûte le plus cher à l'assurance chômage". Est également prévu un "bonus-malus" pour les entreprises qui abusent des contrats courts.
La ministre du Travail a par ailleurs qualifié mercredi de "fantaisiste" le chiffre de 14 milliards d'euros avancé dans la presse comme coût des nouvelles indemnisations. Les syndicats, eux, craignent que ces nouveaux droits n'entraînent une baisse des allocations.
Autre sujet de friction : le financement et la gouvernance. Le régime ne serait plus uniquement financé par les cotisations, mais également par l'impôt (CSG), et il passerait d'une gestion paritaire par les partenaires sociaux à une gestion tripartite avec un pilotage de l'Etat.
S'agissant de la formation professionnelle, le gouvernement a déjà promis de mettre 15 milliards d'euros sur la table sur cinq ans dans le cadre du grand plan d'investissement, avec pour but de former un million de chômeurs de longue durée et un million de "décrocheurs". Comme d'autres avant lui, ce gouvernement veut simplifier un secteur difficilement lisible où se côtoient de nombreux acteurs.
Il compte ainsi réformer le CPF, compte personnel de formation. Dans un rapport publié mercredi soir, l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) juge que ce dispositif mis en place en 2015 "reste en-deçà des ambitions initiales" et ce "malgré un volontarisme incontestable dans son déploiement".
"Ce que je souhaite faire c'est que chaque Français, chaque salarié, puisse avoir sur une 'appli', facile d'accès à tous, ses droits à la formation, combien d'heures, ça coûte combien (...), quel est le taux d'insertion dans l'emploi après", promet la ministre.
La réforme de l'apprentissage se fera, comme celle de la formation, en concertation avec les régions et devra rendre ce dispositif plus attractif.
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