Résultats législatives 2024 : consignes de vote, stratégies... Ce qui a déjà été annoncé par les partis pour le 2e tour

Des stratégies se dessinent déjà après le 1ᵉʳ tour des élections législatives. Selon les estimations Toluna Harris Interactive pour RTL et M6, le Rassemblement national a obtenu 34,2% des suffrages ce dimanche 30 juin. Le Nouveau Front populaire en a recueilli 29,6% et arrive devant la majorité présentielle (22,4%), selon ces premières projections.

Quant aux Républicains, ils ont obtenu environ 10% des suffrages. Rapidement, dès la sortie des premières estimations, le parti a annoncé sa volonté de ne pas donner de consigne de vote pour le second tour. "Là où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leur choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français s'exprimer en conscience", a souligné la formation politique dans un communiqué. 

Pour la majorité, un désistement au cas par cas

Les possibles orientations de la majorité présidentielle sont scrutées attentivement. Emmanuel Macron a appelé à un "large rassemblement clairement démocrate et républicain" face au RN. Avant ce premier tour, le camp du président de la République apparaissait divisé autour du "ni, ni". Selon nos informations, l'Élysée admet une inflexion dans la position du chef de l'État. "Le sujet, c'est empêcher le danger imminent, à savoir le Rassemblement national", glisse un conseiller d'Emmanuel Macron à RTL.

Dans les circonscriptions "où nos candidats sont arrivés en 3e position, nous nous désisterons au profit des candidats en mesure de battre le Rassemblement national et avec qui nous partageons l'essentiel : les valeurs de la République", a écrit Ensemble! dans un communiqué. Le Premier ministre Gabriel Attal a détaillé la stratégie de la majorité. En cas de triangulaire, les candidats du parti présidentiel placés en troisième position sont appelés à "se désister" pour laisser "les candidats qui défendent la République" affronter le RN au second tour. 

Certaines voix de la majorité ont assuré qu'il ne devait y avoir aucune ambiguïté. "Aucun ni-ni. Le fait politique, c'est qu'on a l'extrême droite aux portes du pouvoir, donc on ne peut pas se permettre de tergiverser". "Donc il faut faire barrage partout", a plaidé l'ex-ministre Clément Beaune, lui-même battu à Paris. Le ministre Roland Lescure a lui aussi appelé à "tout faire" pour empêcher une majorité absolue du RN en prônant le désistement de "tous [les] collègues" de la majorité arrivés en troisième position.

Des positions à l'opposé de celle de la ministre Aurore Bergé, qui ne "votera jamais pour un LFI", ou de la présidente de l'Assemblée sortante Yaël Braun-Pivet qui "en aucun cas" ne "pourrait appeler" à voter pour "un certain nombre de candidats" qui ne "partagent" pas les valeurs de la majorité. "Jamais une voix pour la France insoumise. Le combat contre le projet funeste du RN ne peut s'accomoder de la moindre compromission avec l'antisémitisme et la violence", a jugé Benjamin Haddad, en ballottage favorable à Paris.

Édouard Philippe a, lui, tiré dans le même sens. Il s'est exprimé pour donner sa consigne de vote. "Aucune voix pour le Rassemblement national et aucune voix pour la France insoumise", a-t-il indiqué. Une position qui a provoqué l'ire de la gauche. "Mettre sur le même plan le Rassemblement national ou La France insoumise est une mécanique inacceptable et insupportable et elle doit s'arrêter immédiatement", a réagi le coordonnateur de LFI, Manuel Bompard.

Plus de clarté dans le Nouveau Front populaire ?

Au micro de RTL, l'Insoumis Aymeric Caron a critiqué le choix de l'ancien Premier ministre. Le candidat pour le Nouveau Front populaire a dénoncé une attitude "absolument scandaleuse". Du côté de la gauche, le message est clair : faire barrage au RN.

"Nulle part, nous ne permettrons au RN de l'emporter : dans l'hypothèse où il serait arrivé en tête et nous serions arrivés en troisième position, nous retirerons notre candidature", a martelé Jean-Luc Mélenchon. "Pas une voix, pas un siège de plus pour le RN".

Même son de cloche du côté d'Olivier Faure, invité sur le plateau de TF1. "Nous retirerons tous nos candidats dès lors qu'il y a un risque de faire élire un candidat du Rassemblement national", a insisté le Premier secrétaire du Parti socialiste. 

Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann, a demandé à tous les partis arrivés à la troisième place à se désister face au parti d'extrême droite pour le second tour de ces législatives.

Pour rappel, ce deuxième tour aura lieu dès le dimanche 7 juillet.

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