Remaniement ministériel : Manuel Valls, le "Sarko de gauche", entre à Matignon

Manuel Valls, chouchou de l'opinion, véhicule une image d'homme fort. Il est souvent comparé à Nicolas Sarkozy pour son côté droitier, notamment en matière de sécurité et d'immigration mais aussi pour son parcours.

Propulsé au ministère de l'Intérieur en 2012, il brille et s'impose au sein du gouvernement Ayrault, tout comme Sarkozy l'avait fait à ce même poste, au sein de l'exécutif mené par Raffarin. Ses détracteurs à la gauche du PS le taxent d'ailleurs de "Sarko de gauche".

Énergie et combativité

Cette comparaison à l'ancien président de droite ne "gêne pas si c’est une référence à son énergie et à sa combativité", confiait-il d'ailleurs au Point en septembre dernier. 

Alors que les autres ministres enchaînent les couacs, lui garde toute sa crédibilité. Alors que le gouvernement souffre, il voit sa cote de popularité décoller. Place Beauveau, il va écrire sa réputation sous le portrait de Clémenceau qu'il admire.

Cuir épais et parler vrai

"Le cuir épais, parler vrai, mettre les mains dans le cambouis"... C'est ce qui résume le mieux Manuel Valls, selon Alain Bauer, consultant en sécurité et ami du nouveau Premier ministre. Le monde policier apprécie sa fermeté et son énergie, rappelle Bauer. 

Mouton noir du PS, il avait voulu débaptiser le parti parce qu'il jugeait le nom dépassé. En 1997, à 35 ans, il entre pour le première fois à Matignon. Repéré par Lionel Jospin, Valls investit alors le service de presse. Ses mentors, les deux ex-premiers ministres Michel Rocard et Lionel Jospin veillent sur ce fils de républicains espagnols. L'élève est aujourd'hui à hauteur de ses maîtres.