Réforme pénale : Taubira veut des "sanctions individualisées" et un "meilleur suivi"
La garde des Sceaux, Christiane Taubira, veut développer des "sanctions individualisées" et établir un "meilleur suivi" des détenus.
La garde des Sceaux, Christiane Taubira, a réaffirmé vendredi lors d'une visite à la maison d'arrêt de Nanterre (Hauts-de-Seine) sa volonté de développer des "sanctions individualisées" et d'établir un "meilleur suivi" des détenus. "Il faut mettre en place des sanctions individualisées, modulables, qui permettent aux détenus d'être mieux réinsérés", a réagi la ministre qui venait de s'entretenir dans une cellule de 9m2 avec trois jeunes détenus.
L'un des jeunes hommes avait fait part de sa difficulté à obtenir un aménagement de peine alors que sa sortie est prévue dans quelques mois. "C'est pas facile, mais quand vous en sortirez, vous ne reviendrez pas!", leur a lancé avec fermeté la ministre. "Cela rappelle que l'on est face à des histoires humaines", a ajouté Christiane Taubira, dont le projet de loi sur "la prévention de la récidive et l'individualisation des peines" sera examiné en juin à l'Assemblée.
Discussion avec une surveillante victime d'une agression sexuelle
Au début de sa visite, elle s'est également entretenue avec la surveillante de prison victime au début du mois d'une agression sexuelle de la part d'un détenu, qui avait conduit à un mouvement de protestation du personnel.
Une cinquantaine d'agents pénitenciers avaient bloqué l'entrée de la maison d'arrêt pour demander une augmentation des effectifs et dénoncer des agressions à répétition "provoquées", selon le syndicat FO, par la surpopulation.
Taux d'occupation de 172%
La prison de Nanterre compte 1.017 détenus pour 592 places, soit un taux d'occupation de 172% pour 184 surveillants. C'est l'établissement francilien qui présente le taux d'occupation le plus élevé après la maison d'arrêt de Bois d'Arcy (Yvelines, 173%).
"Cela fait toujours du bien de sentir qu'on est soutenu", a lancé un surveillant de la prison préférant rester anonyme, qui dit avoir "constaté l'augmentation constante du nombre de détenus" depuis les 20 ans qu'il occupe ce poste.
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