Primaire UMP : pour Jean-Pierre Raffarin, l'élection n'est pas encore jouée

"J'ai le souvenir de beaucoup d'élections théoriquement "pliées" perdues par ceux qui pensaient les avoir pliées". Le propos, signé de l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac dans Le Figaro, a le mérite de vouloir maintenir le suspense dans la course à l'investiture. Pour lui, la primaire prévue à l'UMP pour désigner le candidat du parti de droite à la présidentielle de 2017 n'est pas jouée.

Le risque serait que la campagne se joue avant la primaire

Jean-Pierre Raffarin

"Il s'agira de choisir le plus capable de sortir la France du socialisme dans un délai court", ajoute-t-il en précisant que "ce qui sera déterminant, c'est la vision de la France dans le monde, le projet, et ses conditions de mise en oeuvre". Pour le sénateur, "le risque serait que la campagne se joue avant la primaire". "Il faut garder notre calendrier, bâtir notre programme (...) et n'entrer en campagne présidentielle qu'à l'automne 2016", estime-t-il. Il y a un mois, un autre ancien Premier ministre, François Fillon, s'était lui déclaré prêt à se désister au profit d'Alain Juppé pour faire barrage à Nicolas Sarkozy.

Favorable à la loi sur le renseignement, pas à la réforme du collège

Jean-Pierre Raffarin réaffirme en outre sa volonté de voter pour le projet de loi sur la sécurité proposé par le Parti socialiste et qui va arriver au Sénat au début du mois de juin. "Ce texte n'est pas parfait, mais il renforce les moyens de nos services, adapte nos conditions légales d'interventions et crée une voie de recours pertinente pour les citoyens", juge-t-il. "Il serait bizarre que nous soyons les empêcheurs de tourner en rond alors que la sécurité est pour nous un combat permanent", poursuit l'ex Premier ministre en précisant toutefois que le texte est "amendable".

On croyait les socialistes mieux préparés à la réforme éducative

Jean-Pierre Raffarin

En ce qui concerne la réforme du collège, Jean-Pierre Raffarin pense que "ce texte sera une déflagration pour la gauche" car "le corps enseignant, tellement courtisé depuis 2012, ne pourra accepter cette remise en cause de l'accès de tous à l'excellence". "Le pouvoir fait preuve sur l'éducation de la même incompréhension des enjeux que sur l'emploi, ce qui est pour nous une surprise. On croyait les socialistes mieux préparés à la réforme éducative", conclut-il. Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Xavier Bertrand et Christian Estrosi sont candidats à cette primaire.