Primaire de la droite : vers un soutien de l'ex-FN Chauprade à Sarkozy ?

Débarqué de la fonction de chef de la délégation du Front national au Parlement européen par Marine Le Pen pour avoir notamment dénoncé "une cinquième colonne" islamiste en France en janvier 2015, Aymeric Chauprade, qui a quitté le parti il y a un an en raison de son opposition à Florian Philippot, a peut-être des envies de revanche. Interviewé dans Valeurs actuelles, l'ancien allié de la présidente du Front national souhaiterait rebondir... à droite et plus précisément au sein de la délégation française du Parti populaire européen (PPE). Avec un objectif bien précis à terme : rejoindre le parti Les Républicains et soutenir Nicolas Sarkozy.

C'est là que le bas blesse selon le magazine hebdomadaire. Souhaitée par Michèle Alliot-Marie et Nadine Morano, l'arrivée hypothétique du transfuge du FN perturbe beaucoup plus les juppéistes Françoise Grossetête et Alain Lamassoure. "Ils ne veulent pas laisser entrer des potentiels soutiens de Sarkozy ou de Fillon", peste Aymeric Chauprade, "un atout pour aider Nicolas Sarkozy à gagner", selon les termes des proches de l'ancien président. "Les juppéistes bloquent tout car ils ont la trouille pour leur place, si Sarko gagne." 

Je suis l'arme anti-FN

Aymeric Chauprade, eurodéputé

L'eurodéputé croit toutefois dur comme fer à son changement d'écurie. La droitisation des débats, surtout portée par Nicolas Sarkozy, a ouvert une brèche. "Il faudra bien que quelqu’un aille parler aux électeurs tentés par le piège du Front national !", analyse-t-il. Dans Le Monde en avril 2016, l'eurodéputé, qui a créé le parti Les Français libres, assurait être "l’arme anti-FN pour la droite. Je sais tout sur ce parti, je n’ai pas dévoilé toutes mes cartes, et ça, ils le savent chez Les Républicains".

Contacté par Le Lab, Brice Hortefeux n'a pas confirmé l'intégration d'Aymeric Chauprade, sans pour autant s'y opposer fermement. "Il m'a fait part de son souhait d'intégrer la délégation du PPE et à ce stade il n'y a pas eu de suite. Je l'ai écouté mais il n'y a pas d'intégration à ce stade (...) C'est une décision qui ne peut être que collective. Si j'avais été interrogé dans le cadre d'un débat en interne (à la délégation, ndlr), je vous donnerais mon sentiment, mais ça n'a pas été le cas." Ce proche de Nicolas Sarkozy révèle enfin qu'"à ce stade", il n'a pas reçu de demande de rapprochement avec son équipe de campagne.