Présidentielle 2017 : Jean Glavany craint que le PS n'ait "pas tiré les leçons de 2002"
Le député socialiste s'est exprimé dans les colonnes du "JDD" sur le traumatisme de la défaite de Lionel Jospin. Il estime que la situation pourrait se répéter en 2017.

Le 21 avril 2002 a marqué un tournant dans la vie politique française. Pour la première fois, le Front national s'était maintenu au deuxième tour d'une élection nationale avec la qualification de Jean-Marie Le Pen. Ce jour est aussi resté un traumatisme dans les mémoires des membres du Parti socialiste, puisque Lionel Jospin, Premier ministre sortant et adversaire attendu de Jacques Chirac avait été sorti dès le premier tour, en raison de la présence d'un grand nombre de listes de gauche lors de ce scrutin. Dans Le Journal du dimanche de ce 17 avril, Jean Glavany, qui était directeur de campagne en 2002, est revenu sur cette journée difficile. "C’est une soirée épouvantablement morose et triste. Nous étions réunis, (...) mais Lionel Jospin n’était pas encore arrivé. On n’osait pas appeler Lionel Jospin", se souvient le député des Hautes-Pyrénées.
L'élu précise que Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn et François Hollande étaient présents ce jour-là dans une ambiance froide. "Quand il est arrivé, il nous a trouvé avec des têtes d’enterrement. (...) L’un d’entre nous lui a dit la réalité. (...) Il est devenu livide", raconte Jean Glavany. L'ancien ministre revient aussi sur l'annonce de son retrait de la vie politique par Lionel Jospin lors de son discours. Malgré les protestations de certains représentants socialistes, le Premier ministre avait alors insisté en lançant : "Pour moi, c’est clair, net et précis".
Il était abattu, comme quelqu’un de K.O.
Jean Glavany, à propos de Lionel Jospin au soir du 21 avril 2002
Les séquelles du 21 avril 2002 sont encore bien présentes dans l'esprit de Jean Glavany qui regrette aujourd'hui le manque de discussions sur la ligne partisane après ce premier tour raté. "On n'a pas assez discuté de ce qu'on allait dire sur les plateaux. Et d’ailleurs, il y a eu un débat qui s’est instauré après parce que la précipitation avec laquelle un certain nombre de gens ont dit 'Tous unis contre Le Pen' n’a pas fait l’objet d’une délibération collective", analyse le député. Si la formation à la rose a été marquée par cette soirée, Lionel Jospin a été personnellement touché et Jean Glavany explique au JDD qu'ils ne reparlent pas de cette élection lorsqu'ils se croisent.
Près de 14 ans après l'élection de 2002 et à un peu plus d'un an de la prochaine présidentielle, l'élu socialiste a peur d'une nouvelle déconvenue majeure pour le PS. "Je ne suis pas sûr que le PS a tiré les enseignements. Je crains qu’on ne se rende compte en 2017 qu’on n’a pas tiré les leçons de 2002", explique Jean Glavany dans cette interview.
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