Politique culturelle : la lettre de 150 personnalités au président Hollande
"On est arrivé à l'os", constate cette lettre envoyée le 13 février à François Hollande et signée par 157 personnalités du monde de la Culture.
Plus de 150 personnalités du monde de la culture ont signé une lettre à l'initiative de l'ancien ministre communiste Jack Ralite, exprimant leur "vive inquiétude" et lui demandant de "maintenir et de développer la politique culturelle". "Faute de crédits suffisants, de personnels, de négociations, de considération et de reconnaissance du travail humain, du respect des métiers, se répandent des malaises, des souffrances, des colères", dit le texte. "On est arrivé à l'os", constate cette lettre envoyée le 13 février à François Hollande, "et 50 ans de constructions commencent à chanceler".
"Nous craignons le risque du pire dans la demeure culturelle. Le Medef ne vient-il pas de réclamer le transfert à l'Etat des annexes 8 et 10 de l'Unedic relatives aux intermittents du spectacle?" soulignent-ils. L'envoi de la lettre coïncide avec la demande du Medef d'aligner le régime des intermittents sur le régime général d'indemnisation du chômage, un geste qualifié de "provocation" par le leader de la CFDT Laurent Berger.
Agnès Jaoui, Olivier Py, Georges Lavaudant...
La lettre est signée de 157 personnalités, cinéastes (Agnès Jaoui, Catherine Corsini, Robert Guédiguian, Pascale Ferran...), directeurs d'institutions, acteurs et comédiens (Dominique Blanc, Jean-Pierre Darroussin, Louis Garrel, Daniel Mesguich, Robin Renucci, etc.), metteurs en scène (Olivier Py, Stéphane Braunschweig, Didier Bezace, Jean-Pierre Vincent, Georges Lavaudant, Christian Schiaretti, etc.)
"La culture n'est pas un luxe"
Le texte défend vigoureusement une vision non comptable de la culture, "le meilleur antidote à tous les racismes, antisémitismes, communautarismes et autres pensées régressives sur l'homme". "La culture n'est pas un luxe, dont en période de disette il faudrait se débarrasser, la culture c'est l'avenir, le redressement, l'instrument de l'émancipation", peut-on lire.
Jack Ralite, 85 ans, ancien ministre communiste (1981-1984) et grand défenseur de la culture, a notamment défendu l'exception culturelle face aux accords de libéralisation dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce. Il a participé lundi dernier à l'Assemblée générale des intermittents au Théâtre du Rond-Point à Paris, où il a été longuement applaudi.
