Christiane Taubira est une nouvelle fois au cœur de la polémique après qu'un policier a été grièvement blessé, en début de semaine en Seine-Saint-Denis, par un détenu en cavale. L'individu s'était évadé après une permission. Le problème n'est pas mince. On est en face d'un braqueur qui a fait l'objet de deux fiches "S" : l'une pour une trentaine de braquages, l'autre parce qu'il s'était rapproché en prison de détenus radicalisés, c'est-à-dire en lien avec la mouvance terroriste. L'homme a tiré à bout portant contre le policier.
Ce braqueur avait obtenu une première autorisation de sortie pour la mort de son père. Il était retourné en prison. Puis il avait bénéficié d'une deuxième permission, cette fois pour mettre en règle les papiers suite à ce décès. C'est là qu'il a pris la fuite. Et la ministre de la Justice vient nous parler d'escorte pour certains détenus en permission. On rêve ! Escorter un homme dangereux pour de la paperasse, c'est assez malvenu comme réponse.
Les textes sur les permissions de sortie n'ont pas été modifiés depuis 2004
Alba Ventura
Christiane Taubira a indiqué aussi qu'elle n'excluait pas de modifier la loi sur les permissions. Il était temps ! Il est temps d'en finir avec ce type d'aménagement de peine. Pour le coup, la ministre n'y est pour rien, parce que les textes sur les permissions de sortie n'ont pas été modifiés depuis 2004. Il y en a eu des gardes des Sceaux avant elle, et des gouvernements, de droite d'ailleurs.
Depuis plus de dix ans on aménage des permissions de sortie à des individus qui menacent la population et les forces de sécurité, pour régler des formalités ou pour aller faire du sport. La semaine dernière, c'est un grand trafiquant de drogue qui s'est évadé de la prison de Fresnes alors qu'il faisait un stage de réinsertion de boxe dans le Lot-et-Garonne. Un trafiquant qui s'était déjà fait la belle en 2012 !
Les syndicats de policiers ont de quoi être à cran. Chez les politiques, la réaction la plus vive est venue du socialiste Claude Bartolone, élu de Seine-Saint-Denis (certes en campagne pour la région Île-de-France). Il a estimé qu'il était "de la responsabilité d'un gouvernement digne de ce nom, de tirer toutes les leçons d'un tel événement".
Dans sa lutte contre le tabac, Marisol Touraine la