Jacques Toubon va-t-il succéder à Dominique Baudis ? C'est ce que souhaite François Hollande, qui envisage de le nommer au poste de Défenseur des droits.
Aussitôt annoncé, ce choix a fait l'effet d'une bombe. Des députés socialistes ont dénoncé l'éventualité d'une telle nomination. Ils reprochent à Jacques Toubon, figure du RPR dans les années 80 et 90 et proche de Jacques Chirac, d'avoir voté "contre l'abolition de la peine de mort" en 1981.
À l'époque député RPR, celui qui pourrait succéder à Dominique Baudis avait en effet appelé à voter contre l'ensemble du projet de loi. Mais il avait bel et bien voté pour l'article 1 de ce texte, qui prévoyait la suppression de la peine capitale.
Je suis favorable à l'abolition de la peine de mort
Jacques Toubon en 1981
"Par conviction intime, je suis favorable à l'abolition de la peine de mort", avait-il alors déclaré, tout en reprochant à l'ensemble du texte de ne pas "réviser l'échelle des peines à travers une réforme du code pénal".
Les prises de position passées de Jacques Toubon sur l'homosexualité font également polémique. En 1981 toujours, il avait voté contre l'abrogation des peines correctionnelles encourues pour les actes "impudiques ou contre nature" commis avec un mineur du même sexe.
"À l'heure où l'homophobie explose, où la parole raciste est complètement décomplexée, les jeunes socialistes souhaitent que cette proposition de nomination soit revue", ont écrit les jeunes socialistes (MJS) dans un communiqué.
Autre reproche fait à Jacques Toubon : ses sorties sur la loi Hadopi, censée réguler le partage d'oeuvres sur internet. Quelques mois après sa mise en place, l'ancien ministre de la Culture (1993-1995) et membre du collège de cette haute autorité réclamait "une extension réglementaire", autrement dit plus de pouvoir pour lutter contre le piratage.
Par ailleurs, Jacques Toubon était favorable à la coupure de l'accès internet aux personnes suspectées de télécharger des contenus illégalement. Mais le Conseil constitutionnel avait censuré cette proposition, au nom de la liberté d'expression.
Après l'annonce du souhait de François Hollande de le nommer au poste de Défenseur des droits, les internautes ont même inventé un hashtag pour protester sur Twitter : #ToutFaux.
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