Le week-end dernier, dans une interview au Journal du Dimanche, Manuel Valls laissait entendre qu'il se préparait à affronter François Hollande dans une primaire. Finalement lundi 28 novembre, à l'issue d'un déjeuner avec le chef de l'État, le Premier ministre a affirmé qu'il ne le fera pas, au nom de son "sens de l'État". C'est sans doute du "Valls à quatre temps", qui n'est pas toujours facile à interpréter.
Nous voilà donc avec un chef du gouvernement qui a commencé clairement à entrer en dissidence, qui défie depuis plusieurs semaines le président de la République, et qui, dimanche 27 novembre, provoque une crise politique au plus haut sommet de l'État en allant clairement tester l'idée de sa candidature dans la presse, en disant "Je suis prêt", y compris si le Président y va.
Et voilà un premier ministre qui, le lendemain, après avoir partagé une côte de bœuf et une salade césar avec François Hollande - comme ils le font chaque lundi à l'Élysée (si le menu n'a pas changé) -, nous explique qu'en fin de comptes, il "ne peut pas y avoir de confrontation entre le Président et lui", qu'il en va de sa responsabilité, surtout en cette période de menace terroriste. C'est à se demander parfois si le calcul politique ne pèse pas plus lourd que la menace terroriste.
Parce que si Manuel Valls est épris du sens de l'État le lundi, pourquoi va-t-il expliquer le dimanche dans le journal qu'il envisage de se présenter contre le chef de l'État ? Il y a des jours avec et des jours sans le sens de l'État !
François Hollande nous dit, lui, par voie de communiqué que le déjeuner de lundi s'est déroulé dans une ambiance "cordiale et sérieuse". On est content de l'apprendre. Heureusement que le ridicule ne tue pas ! Mais bon, il blesse gravement.
Ce week-end, le Président participait au sommet de la francophonie à Madagascar. Ce n'est pas rien la francophonie, surtout lorsqu'on représente la France. François Hollande a prononcé un discours totalement à plat. Il a écourté une partie du programme. Il s'est fait éclipser par Justin Trudeau, le jeune premier ministre canadien. Tout cela parce qu'incapable de mettre à distance les affaires politiques du PS.
Mais on a envie de dire au président : "Ressaisissez-vous ! Décidez, tranchez ! Dites que vous y allez, ou que vous renoncez, mais dites ce que vous allez faire pour une fois ! Soyez clair, arrêtez le massacre !" Même Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS, s'en est remis à Dieu. C'est dire. Dans un lapsus que seuls les socialistes peuvent faire, il a déclaré sur France 2 que pour "éviter la fragmentation de la gauche, il fallait une prière... heu, une primaire".
On se met deux secondes à la place de l'électeur de François Hollande qui regarde tout ça et qui se dit que c'est pathétique. Parce qu'il ne peut pas se dire autre chose. Cet électeur qui est en train d'assister à cet épisode d'Astérix et les pirates, où les pirates préfèrent se saborder eux-mêmes plutôt que de se faire rattraper par les Gaulois et qui s'écrient : "Sabordons-nous, le résultat sera le même et ça nous évitera quelques baffes". Quelques baffes ? C'est un euphémisme.
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