Nicolas Sarkozy revient "trop tôt" selon ses proches, "le match retour commence" pour la gauche
"La stratégie officielle est de ralentir" : les soutiens de Nicolas Sarkozy s'inquiètent de le voir revenir si vite en jeu. Interrogés par "Le Monde", plusieurs responsables analysent cette tactique.

Qu'il soit assis au premier rang de meetings de l'UMP ou de concerts de Carla Bruni, Nicolas Sarkozy se fait de plus en plus présent, en ce début d'année. Un retour qui inquiète ses proches, comme l'explique Le Monde, ce samedi 15 février.
Plus de trois ans avant les prochaines élections présidentielles, il est encore "trop tôt, aux
yeux de ses partisans, qui craignent une forme de
lassitude, voire d'agacement, dans l'opinion devant un scénario déjà
écrit à l'avance", analyse Le Monde. Mieux vaudrait attendre et se faire désirer. "À partir de
maintenant, il va se mettre en retrait. Il ne faut plus qu'il bouge jusqu'à la fin des élections
européennes. Qu'il se fasse oublier", diagnostique un fidèle du sarkozysme interrogé par le quotidien.
Il ne faut plus qu'il bouge jusqu'à la fin des élections européennes. Qu'il se fasse oublier
Proche de Nicolas Sarkozy
Faire preuve de patience
"La stratégie officielle, c'est de ralentir", explique Le Monde, rapportant les propos d'un des soutiens de l'ancien président. "Lui-même est persuadé que c'est la bonne stratégie. Le problème, c'est qu'il n'arrive pas à l'appliquer…"
Et pour cause. Dans son entourage, on a bien compris que lui, et seulement lui, prenait les décisions. Quitte à aller à l'encontre des conseils de ses proches, et précipiter son retour. "Avec Nicolas Sarkozy, on se dit : On fait comme on a dit et puis à la fin, c'est lui qui décide", commente Brice Hortefeux avec philosophie.
Le match retour commence. Nicolas Sarkozy est, déjà, dans le duel
Jean-Christophe Cambadélis
La gauche jubile
Du côté du gouvernement, la gauche semble trouver son compte dans cette situation. L'excitation et l'impatience dont fait preuve Nicolas Sarkozy ne peuvent que le desservir - et, par la même occasion, raviver la guerre des chefs à droite -, pense-t-on dans les couloirs de l'Élysée. "S'il y en a un qui n'est pas content, ce n'est pas Hollande, évacue une ministre socialiste. Cela complique la vie de la droite et cela met une belle pagaille dans le camp de l'UMP, mais c'est tout !".
Nicolas Sarkozy est camé à l'élection, comme un toxicomane qui a eu un sevrage sévère
Le conseiller d'un ministre important
Pour autant, la stratégie de l'ancien locataire du "Château" pourrait lui permettre de s'imposer à droite et d'annihiler la concurrence au sein de l'UMP. "Le match retour commence", diagnostique Jean-Christophe Cambadélis. Nicolas Sarkozy est, déjà, dans le duel."
"Je n'y vois aucune tactique ou stratégie, estime pour sa part le conseiller d'un ministre important. C'est
complètement psychologique. Il veut être en campagne. Il est camé à
l'élection, comme un toxicomane qui a eu un sevrage sévère", rapporte Le Monde.