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"Ni les communistes, ni Jean-Luc Mélenchon n'incarnent la rupture chez nous", dit Alba Ventura

REPLAY / ÉDITO - En Espagne et en Grèce, les partis de l'extrême gauche que sont Podemos et Syriza progressent. Il est peu probable qu'on voit la même chose en France.

Alba Ventura
Crédit : Alba Ventura
"Ni les communistes, ni Jean-Luc Mélenchon n'incarnent la rupture chez nous", dit Alba Ventura
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"Ni les communistes, ni Jean-Luc Mélenchon n'incarnent la rupture chez nous", dit Alba Ventura
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C'est un peu comme si le Front de Gauche était sur le point de remporter Lyon ou Marseille. En Espagne, c'est Barcelone et sans doute Madrid, les deux plus grandes villes du pays, qui pourraient être dirigées par la gauche radicale, ceux que l'on appelle les "Indignés de Podemos". Ce mouvement de contestation est né en 2011 en pleine crise d'austérité, au milieu d'affaires de corruption, et regroupe des mouvements citoyens, des écolos, des écolo-communistes, des activistes.

Aux Européennes l'année dernière ils avaient déjà fait une percée, ce qui leur avait permis de faire leur entrée au Parlement européen. Il faut dire que le Parti Populaire au pouvoir, la droite espagnole est en pleine déconfiture, que le parti socialiste perd du terrain... Le résultat c'est que Podemos ne cesse de progresser. Il a doublé son score en six mois à peine et est même crédité de 25% aux législatives qui auront lieu à la fin de l'année. C'est ce qui s'appelle une irruption fracassante dans la vie politique espagnole où le PP, le Parti Populaire (la droite) et le PSOE (les socialistes) se partagent le pouvoir depuis 30 ans, et forcément cela a aussi joué.

Des doutes en France

En France, ça va redonner du cœur à l'ouvrage des communistes et des amis de Jean-Luc Mélenchon, c'est certain. Surtout dans leur combat contre l'Europe. Mardi, c'était très clair dans leurs communiqués : "Nouveau coup de tonnerre contre l'Europe", dit le Parti de gauche tandis que pour le PCF ce sont "les politiques d'austérité qui sont une nouvelle fois sanctionnées".
  
Pour le reste, j'ai quand même noté une forme de prudence notamment du côté de Jean-Luc Mélenchon. Dans le communiqué du Parti de gauche, on peut lire "le temps des bouleversements est peut-être venu". Tout est dans le "peut-être". On sent qu'il y a un sérieux doute à l'idée de pouvoir transposer ces mouvements-là, chez nous.

Cela tient d'abord du fait que la situation en France n'est pas la même. Jean-Luc Mélenchon, comme Pierre Laurent le patron des communistes, savent bien qu'en France on n'a pas connu de politiques d'austérité comme en Grèce ou en Espagne. Il n'y a pas eu de coupe dans les salaires. Si vous prenez la situation du chômage, elle n'est pas glorieuse chez nous avec un peu plus de 10%, mais en Grèce et en Espagne on est autour de 25% de chômage.

Des divisions à l'extrême gauche

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Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent ont d'ailleurs constaté que chez nous il n'y a pas eu jusqu'ici de mobilisation populaire, pas de guerre sociale comme chez nos voisins grecs ou espagnols. Et puis Mélenchon et les communistes sont très divisés. Jean-Luc Melenchon a bien tenté d'aller flirter du côté des écologistes avec Cécile Duflot mais ça ne marche pas non plus de ce côté-là. Pour pouvoir s'indigner il faut être plusieurs et soudés. 

Et puis si Podemos et Syriza ont réussi à capter dans leurs pays les ouvriers ou la petite fonction publique précarisée, en France, le Front de Gauche a été rattrapé sur ce terrain par le Front national. Ni Jean-Luc Mélenchon ni les communistes n'attirent les électeurs socialistes (ce qui était le cas pour la Grèce et l'Espagne), alors que le parti de Marine Le Pen parvient à séduire d'anciens électeurs socialistes et communistes. Il ne s'agit pas d'un mouvement de grande ampleur, mais le mouvement est plutôt dans ce sens là.

L'anti-libéralisme, l'anti-système, l'anti-élite, c'est le FN qui capte tout ça aujourd'hui. Sans doute parce que c'est le seul parti qui n'a jamais occupé le pouvoir ; c'est plus facile. Il n'empêche, contrairement à Podemos en Espagne et à Syriza en Grèce, ce ne sont pas les communistes, ni Jean-Luc Mélenchon qui incarnent la rupture chez nous.

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