Au cri de "Oui, c'est possible!", au moins 100.000 partisans du parti antilibéral Podemos ont manifesté samedi dans les rues de Madrid leur volonté de renouveler la politique en Espagne, en année électorale, après la victoire de Syriza en Grèce. "Le vent du changement a commencé à souffler sur l'Europe", a déclaré Pablo Iglesias, le leader du parti, devant une foule compacte réunie place de la Puerta del Sol dans le centre de Madrid, brandissant drapeaux grecs et républicains de la gauche espagnole.
Auparavant, les manifestants ont défilé depuis la place de Cibeles, à moins de deux km, où ils avaient conflué par dizaines de milliers, pour une "grande marche pour le changement" dans le centre historique de la capitale. La foule a écouté avec ferveur Pablo Iglesias, 36 ans, et sa jeune équipe, en scandant régulièrement, poing droit levé "Si se puede, si se puede!(Oui c'est possible!)". "Tic tac, tic tac, c'est l'heure du changement", lisait-on aussi sur les calicots de manifestants débarqués de bus des quatre coins de l'Espagne sous un froid soleil d'hiver.
Issus de deux des pays européens ayant vécu le plus durement la crise, avec encore plus d'un cinquième de leur population active au chômage, Podemos et Syriza partagent le même rejet de la "troïka". Podemos, qui signifie comme Syriza "Nous pouvons", dénonce la haute finance, l'austérité et l'establishment accusé de corruption, la "caste", qui aurait laissé le peuple dans une situation "d'humiliation et d'appauvrissement". Selon eux, il faut mettre fin à l'empire de la finance internationale qui oublie l'humain et poser la question d'une restructuration de la dette.
"Ce qui s'est passé en Grèce est historique. Tout le monde sait que la suivante, c'est l'Espagne", a assuré samedi au quotidien en ligne Publico le Français Jean-Luc Mélenchon, dirigeant du Parti de gauche en France, également allié de deux formations et qui devrait participer samedi.
Le rassemblement intervient à moins d'un an des législatives en Espagne et à quatre mois d'élections régionales partielles et municipales, où des candidats de Podemos ont prévu de se présenter. Le parti, fondé il y a tout juste un an, a créé la surprise dès mai 2014 en obtenant 1,2 million de voix, cinq députés, aux Européennes. Depuis, son ascension dans les sondages a été fulgurante, dépassant régulièrement le Parti socialiste et parfois même le Parti populaire (droite) au pouvoir, devenant théoriquement la première ou deuxième force politique.
"Cette marche doit enlever la peur aux gens. Syriza a ouvert le chemin", confiait un des manifestants, Sergio Dominguez, 33 ans, mécanicien dans l'aéronautique, au chômage depuis trois ans. "Ce n'est pas une manifestation, c'est une fête", a assuré de son côté un des dirigeants du parti, Inigo Errejon. "Le 31 janvier, nous allons démontrer que tous ensemble nous allons changer l'histoire de notre pays", promet son chef, le très charismatique professeur de sciences politiques Pablo Iglesias, âgé de 36 ans.
"L'enthousiasme et la volonté débordent dans les rues" de Madrid, lisait-on aussi sur le compte Twitter de Podemos, qui, inspiré du "Yes we can" de Barack Obama, a repris aussi ses recettes combinant l'usage intensif des réseaux sociaux, au porte-à-porte et aux réunions de quartier.
Le parti est violemment attaqué par la droite et la gauche traditionnelles espagnoles qui l'accusent de populisme et de mettre en danger la fragile reprise économique (+1,4% en 2014) en promettant "la lune et même le soleil". Chaque jour les médias proches de l'un ou l'autre camp livrent des révélations ayant pour but de montrer ce qu'ils décrivent comme le vrai visage de ses dirigeants, accusés de cacher leur nature d'extrême gauche, voire d'être financés par le Venezuela.
Podemos a prévu de terminer sa marche à la Puerta del Sol, une place qui, de par sa taille, était déjà pleine à 12h30. Une image, dont il espère qu'elle marquera les Espagnols.
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