En quelques semaines, il est devenu l'alternative à François Hollande pour l'élection présidentielle de 2017. Accusé d'avoir commis un suicide politique avec ses confessions dans Un président ne devrait pas dire ça... Manuel Valls est de retour. Il multiplie les déclarations dans les médias, commente les sondages et surtout laisse planer le doute à propos d'un soutien à François Hollande pour 2017 ou une candidature inattendue de sa part.
Le chef du gouvernement, qui a été souvent contesté pour ses prises de position, reçoit désormais le soutien du premier secrétaire du Parti socialiste. Jean-Christophe Cambadélis a déclaré qu'il était l'un des "présidentiables" du parti, ajoutant que "c'est celui sûrement qui a aujourd'hui le plus de possibilités", dans l'attente d'une décision de François Hollande. "Il y a beaucoup de personnalités, pas énormément, mais il y a quatre ou cinq personnalités qui peuvent se présenter. La principale vous le savez bien, c'est Manuel Valls", a-t-il ajouté.
Manuel Valls continue de défendre le bilan de son gouvernement. Moins de 24 heures après la publication des chiffres du chômage, il a expliqué qu'il souhaitait "porter un message de fierté sur l'action qui est la nôtre depuis 2012". "Je veux défendre ce bilan, dans bien des domaines, j'en suis fier", à l'antenne de France Inter. Sur son compte Twitter, le Premier ministre a partagé une vidéo montrant que la politique impulsée par François Hollande donne ses premiers résultats avec "90.000 chômeurs de moins depuis le début de l'année".
Le Premier ministre est aussi intervenu sur la possible candidature de François Hollande estimant qu'il s'agit d'"une décision intime" et qu'il devait "tenir compte de la situation", sans jamais prendre parti. Il évite aussi soigneusement d'affirmer que le président de la République est le "candidat naturel" du PS pour 2017.
À la question : "Le chef de l'État est-il le candidat naturel de la gauche pour la présidentielle de 2017 ?", il répond : "Ça dépend de sa décision (...) C'est une décision intime, il doit tenir compte de la situation, il doit donner un sens à ce que pourrait être sa candidature et un nouveau quinquennat". Comment réagit-il quand il entend certains, à gauche, dire qu'il peut être une alternative à François Hollande, lui demande-t-on. "Tout ça, je l'entends (...) Moi, je (ne vais pas) rajouter par mes mots, par mes commentaires (...) de la crise (...) Chacun d'entre nous doit parler et agir en tenant compte de ces deux éléments : comment rassembler la gauche ? Comment lui redonner de l'espoir, en étant en même temps fier du bilan et en éclairant l'avenir ?", explique-t-il.
Manuel Valls peaufine sa stratégie en montrant qu'il assume le bilan du gouvernement mais n'hésite pas sur certains sujets à marquer sa différence. Le premier ministre s'est ainsi accroché avec Ségolène Royal concernant l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. La ministre de l'Environnement a assuré qu'elle ne cherchait pas à polémiquer en continuant à exprimer son opposition à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, alors que le premier ministre Manuel Valls lui avait reproché en matinée de contribuer à affaiblir "l'autorité de l'État". De son côté, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a assuré que ce sujet n'avait pas été abordé en Conseil des ministres.
Concernant Notre-Dame-des-Landes, Ségolène Royal avait relancé les hostilités en expliquant qu'il ne serait "pas judicieux de mobiliser des forces de l'ordre aujourd'hui pour défendre un projet qui n'est pas défendable et pour lequel il y a d'autres solutions, plus intelligentes et plus pragmatiques". La ministre de l'Écologie estimait que le référendum local qui s'est soldé par une victoire du "oui" au projet controversé "n'était pas la bonne question".