Les gouvernements français et allemand se retrouvent à l'Elysée
mercredi 19 février au grand complet pour un 16e conseil des ministres conjoint, le
premier depuis aux côtés
des conservateurs d'Angela Merkel. Il s'agit aussi du premier
déplacement à l'étranger de la chancelière allemande depuis une chute à ski fin décembre, qui l'oblige encore à se déplacer avec des béquilles.
Le tout premier voyage hors d'Allemagne depuis sa réélection l'avait
déjà conduite à Paris, le 18 décembre.
Dès son arrivée, Angela Merkel se rendra à l'Elysée pour un entretien d'une heure avec le président François Hollande, tandis que les ministres se retrouveront pour une série de rencontres bilatérales. La situation en Ukraine, où les affrontements entre le pouvoir et l'opposition pro-européenne ont fait au moins 16 morts depuis mardi, devrait s'imposer dans les discussions entre les chefs des diplomaties allemande et française. Le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier et le socialiste Laurent Fabius ont déjà condamné mardi chacun de leur côté l'escalade de la violence.
Les deux hommes ont par ailleurs prévu de manifester leur bonne entente par un déplacement commun en Moldavie et en Géorgie début mars. Un grand déjeuner réunira les deux chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que leurs cabinets vers 12h00 GMT avant une conférence de presse qui marquera la fin officielle du 16e conseil des ministres franco-allemand.
En
fin d'après-midi, après un discours à l'OCDE, la chancelière sera de
retour à l'Elysée pour une rencontre avec le président de la Commission
européenne José Manuel Barroso et des industriels des deux pays. Défense,
énergie ou fiscalité : quelques décisions devraient sortir de ce conseil
des ministres hors normes mais selon une progression à pas comptés.
Présentée à Paris comme un "symbole fort", la décision la plus concrète devrait être l'officialisation du déploiement en juin au Mali d'un contingent de quelque 250 soldats de la brigade franco-allemande. "Davantage de convergences sont possibles", notamment dans la coopération militaire au Mali et en Centrafrique, a souligné samedi la chancelière allemande.
ll y a un mois, Steinmeier avait toutefois prévenu que son pays n'enverrait pas de troupes de combat en Afrique. Sous commandement français, le contingent franco-allemand devrait donc se cantonner à des missions de formation des forces maliennes dans le cadre de la mission européenne (EUTM). Il s'agira du premier engagement sous la bannière européenne de cette unité souvent considérée comme sous-employée par les experts militaires.
Seconde dominante du
conseil : l'énergie. En janvier, François Hollande avait évoqué l'idée
d'"une grande entreprise franco-allemande pour la transition
énergétique", un "Airbus de l'énergie". Mais Paris ne parle plus
désormais que d'une simple "plateforme" de partenariats industriels et
technologiques autour des réseaux, des énergies renouvelables ou du
stockage de l'électricité.
"Evidemment, la transition énergétique
ce n'est pas l'aéronautique et 2014 n'est pas la fin des années 60",
reconnaît-on à l'Elysée. Le rôle de l'Etat se bornera donc à "identifier
des axes stratégiques de coopération" entre industriels, instituts de
recherche et institutions financières.
Au chapitre fiscal, les
progrès devraient être ténus. L'Elysée avance un "programme de
convergence" avec un "travail immédiat sur la structure de taxation des
entreprises" et les investissements croisés, ainsi qu'une "impulsion"
qui serait donnée aux laborieuses discussions à Bruxelles sur une
directive fixant une assiette commune de l'impôt sur les sociétés. La
France, a par ailleurs souligné mardi le ministre des Finances Pierre
Moscovici, attend de ce conseil une "position commune" sur la taxe sur
les transactions financières afin de parvenir à une proposition solide
avant les élections européennes de mai. Mais l'Elysée relève que des
"travaux techniques" sont encore nécessaires.
Dans le secret de sa
rencontre avec Angela Merkel, François Hollande pourrait aussi évoquer
le débat sur la relance de la consommation intérieure d'une Allemagne
forte d'un excédent record de sa balance commerciale de près de 200
milliards d'euros l'an dernier. Le président français ferait valoir de
son côté les efforts qu'il déploie en faveur d'une économie de l'offre. D'une
manière générale, Paris compte "s'appuyer" sur la présence des
sociaux-démocrates au gouvernement à Berlin qui a déjà permis d'annoncer
la création d'un salaire minimum en Allemagne, répondant aux griefs sur
le dumping social allemand.
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