"Les Français sont le peuple le plus pessimiste au monde sur l'avenir de leur propre pays, ce n'est pas logique, il faut en sortir", affirme Hubert Védrine

Hubert Védrine, a livré sans tabou sa vision du monde et de la société française jeudi 14 avril sur RTL. Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères, la France et l'Europe doivent réaliser qu'elle ne sont plus aussi influente qu'avant. 

En 2016, les droits de l'homme sont encore loin d'être appliqué dans le monde entier, malgré les efforts de l'Europe. La France ne parvient pas à imposer ses valeurs dans d'autres pays du monde  et c'est "un élément de vexation", pour Hubert Védrine. Une vexation combinée à un "décrochage économique" de la France qui "n'arrive pas à faire les réformes que tous les pays développés ont fait partout". 

Un combo en partie responsable de la dépression française pour l'homme politique : "Les Français sont le peuple le plus pessimiste au monde sur l'avenir de leur propre pays". Hubert Védrine ne partage pas pour autant cet état d'esprit, "ce n'est pas logique, il faut en sortir", déclare-t-il.

Si on avait une baguette magique pour transformer la Chine en un gros Danemark, on le fait tout de suite, mais ce n'est pas le cas

Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères

Pour Hubert Védrine, "l'Europe et la France sont en train de traverser une phase où l'on réatterri dans le monde réel". Elles réalisent qu'elles ne peuvent pas imposer leur vision du monde à tous, notamment pour le cas de la Syrie et la potentielle élection de Bachar el-Assad. 

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"On est obligé de constater que les positions françaises et américaines qui étaient honorables sur le plan humanitaire et sur le plan des principes, n'ont pas fonctionné", explique-t-il. "Moi je suis pour les droits de l'homme bien sûr. Si on avait une baguette magique pour transformer la Chine en un gros Danemark, on le fait tout de suite, mais ce n'est pas le cas", justifie-t-il. 

L'écologie pour unir les hommes

Si les principes des différents pays ne s'accordent pas, l'écologie pourrait être la clef pour créer une véritable communauté internationale, selon Hubert Védrine."Puisque le lien entre les êtres humains n'a pas été suffisamment établi par la communauté internationale, occidentale ou l'économie de marché, le seul lien c'est que tout le monde a un intérêt vital", explique-t-il. Et selon lui nous sommes en train de louper le coche : "Je trouve que la France est tellement pris à la gorge par ses inquiétudes, son identité, son histoire (...) qu'elle ne se rend pas compte que le monde entier bouge à ce niveau là".