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Laurent Gerra : "Je voudrais écrire un billet à ma Juju"

REPLAY - Vendredi oblige, nous retrouvons "Les extraordinaires histoires de l'Histoire". Un voyage dans le temps qui nous emmène le 16 octobre 1670, dix ans avant la création de la Comédie Française.

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Nous sommes le 16 octobre 1670. Molière jour le Bourgeois gentilhomme devant le Roi et la cour. Le souverain veut écrire un billet à son amoureuse, Juju. Il demande qu'on l'aide à rédiger la lettre. Son message : "Viens, belle Julie, pique-niquer samedi à l'Élysée". Il souhaite que "cela fut mis de manière galante".

Point de vers ! Point de prose ! Quoi, Aquilino faisait de la prose sans que j'en susse rien ?

François Hollande imité par Laurent Gerra

Mais ce siècle est aussi celui de Corneille et de Merci pour ce moment. Sa pièce la plus fameuse évoque les amours contrariés de Don François (dit "le Bide") et de Valérie Chimène.

Valérie Chimène :
"Cruel,
À quels propos sur ce point t'obstiner.
Puisque tu m'a laissée
Je vais tout publier.
Ce livre va me venger,

Tu n'auras qu'à le lire
J'y parle des sans-dent,
Tu verras ça te feras rire !"

Don François :
"Ô rage, ô désespoir
Ô Valoche ennemie,
N'avons donc tant vécu que pour cette infamie ?

Et me suis-je blanchi dans les travaux guerriers
[Au Mali, ou aujourd'hui en Irak]
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bide, qu'avec respect, toute la France admire,
Mon bide qui, tant de fois, a sauvé cet empire,
Tant de fois digéré tout ce qu'on dit de moi,
Trahit donc ma querelle et ne fait rien pour moi ?

Il ne faut pas non plus oublier Racine et son Andromaque.