L'hypothèse d'une entrée de Ségolène Royal au gouvernement se précise

DÉCRYPTAGE - La présidente de la région Poitou-Charentes pourrait faire son entrée au sein d'un "gouvernement resserré" après les élections municipales.

La présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, le 23 août 2013.

Crédit : AFP / ALAIN JOCARD

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Ségolène Royal ne "s'interdit rien" et continue d'engranger les soutiens. Interrogée au Salon de l'agriculture jeudi matin au sujet d'une éventuelle entrée au gouvernement, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle de 2007, tout sourire, a répondu : "Chaque chose en son temps, on verra bien ce que l'avenir nous réserve". Ajoutant "qu'il fallait aller chercher les talents."

Vendredi matin, c'est le ministre du Travail, Michel Sapin qui accréditait cette hypothèse au micro de RTL : " C'est tout à fait possible, c'est une personnalité forte et éminente qui a compté et qui compte dans le paysage politique français". Avant de rappeler que la décision finale appartenait à François Hollande. "Pour le reste, c'est un choix qui appartient au chef de l'État".

"Donner un nouvel élan"

Un soutien de poids qui vient grossir les rangs des personnalités favorables à une entrée de Ségolène Royal au gouvernement. De nombreux "royalistes historiques" comme Najat Vallaud-Belkacem, Aurélie Filippetti ou encore Dominique Bertinotti ont, en effet, déjà appelé de leurs vœux la nomination de leur leader.

Najat Vallaud-Belkacem affirmait ainsi sur RTL que Ségolène Royal avait "bien sûr" sa place au gouvernement, tandis que Dominique Bertinotti la juge "indispensable à la gauche" et "souhaite qu'elle retrouve une place pour faire entendre sa voix politique".

Mais Ségolène Royal bénéficie d'autres atouts qui font d'elle une candidate idéale à l'obtention d'un maroquin dans le cadre d'un éventuel remaniement post-électoral. Les municipales et européennes ne s'annoncent pas faciles et le président de la République aura peut-être besoin de donner un nouvel élan à sa politique.

Les Français lui accordent du crédit et la voient bien Place Beauvau

Les sondages n'ont souvent que la valeur qu'on leur donne. Pour autant, difficile de ne leur accorder aucune importance lorsqu'ils se succèdent et se ressemblent. Une enquête BVA de novembre 2013 démontrait une certaine impopularité de Ségolène Royal, contrebalancée par une bonne opinion politique des sondés. Ils étaient en effet 47% à considérer que la socialiste aurait fait une meilleure présidente que François Hollande. Ils saluaient également son courage (65%), son autorité (63%) et ses convictions profondes (63%).

En décembre 2013, sa cote d'avenir, mesurée par TNS Sofres pour Le Figaro Magazine, se situait à 24%. Ségolène Royal se plaçait donc derrière Manuel Valls, Martine Aubry et Christiane Taubira mais devant tous les autres membres du gouvernement. Le sondage BVA de janvier 2014 est encore meilleur : il fait de Ségolène Royal la neuvième personnalité politique préférée des Français (31% ; +2) et la seule socialiste à gagner des points dans l'opinion publique.

Selon un autre sondage IFOP pour Paris Match, les Français plébiscitent la présidente de la région Poitou-Charentes pour succéder à Manuel Valls au ministère de l'Intérieur au cas où celui-ci serait nommé à Matignon.

Elle n'est pas affectée par le bilan du gouvernement

Être écartée des hautes sphères a du bon. Ségolène Royal a ainsi pu critiquer le gouvernement quand elle le souhaitait, le soutenir quand il le fallait et faire régulièrement des propositions. Elle est surtout restée loin des fameux couacs gouvernementaux et des polémiques.

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Elle a l'expérience gouvernementale

Ségolène Royal a également pour elle d'avoir une expérience gouvernementale appréciable - ancienne ministre de l'Environnement (1992-1993), ministre déléguée à l'Enseignement scolaire (1997-2000) et ministre déléguée à l'Enfance et aux Personnes handicapées (2000-2002).

Elle est notamment l'auteure d'une circulaire contre la pédophilie (1997), de textes visant la défense des droits des enfants (1998) et a instauré la disponibilité gratuite de la pilule du lendemain dans les lycées.

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