"Jérôme Cahuzac prend des risques" en faisant appel, estime Alain Duhamel
ÉDITO - Pour l'éditorialiste, l'ancien ministre du Budget prend des risques en faisant appel de sa condamnation à trois ans de prison ferme pour fraude fiscale et blanchiment en 2016, et en faisant assurer sa défense par maître Dupont-Moretti.

Le procès en appel de l'ex-ministre du Budget Jérôme Chauzac, condamné à trois ans de prison ferme pour fraude fiscale et blanchiment en 2016, s'est ouvert lundi 12 février à Paris. Le principal intéressé l'a dit lui-même, il est revenu devant les tribunaux car il a peur d'aller en prison.
Il a été condamné à trois ans ferme, ça n'est pas aménageable, donc si sa peine n'est pas diminuée en appel, il faudra qu'il fasse de la prison. Il fait appel aux services de maître Dupont-Moretti, l'avocat pénaliste le plus tonitruant et le plus spectaculaire.
Jérôme Cahuzac prend des risques en faisant cela. D'abord, parce que maître Dupont-Moretti agace les magistrats. Ensuite, parce que le tribunal devant lequel il comparaît, et qui a jugé une affaire du même genre, celle de Thomas Thévenoud, est sévère et est susceptible d’accroître sa peine.
Et puis l'affaire Thévenoud est totalement vénielle par rapport au pêché mortel de Jérôme Cahuzac. Il est un symbole, c'était l'un des hommes politiques les plus brillants. Il a juré devant l'Assemblée nationale. Disons que ce n'est pas évident d'obtenir un adoucissement de peine dans ces conditions.