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Intégration des immigrés : le gouvernement réuni pour un comité à haut risque

Le gouvernement qui s'apprête à annoncer ce mardi des mesures pour favoriser l'intégration des immigrés, avance en terrain miné sur un sujet à haut risque.

Jean-Marc Ayrault à la sortie de la réunion du Conseil stratégique de la dépense publique, le 23 janvier 2014.
Crédit : ALAIN JOCARD / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP
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Le gouvernement, qui annonce mardi 11 février des mesures visant à améliorer l'intégration des immigrés, devrait rester prudent pour ne pas ouvrir un nouveau front de contestation à quelques semaines des municipales.

Dossier miné

La plupart des ministres se retrouveront à partir de 17h00 à Matignon pour discuter de la nouvelle "feuille de route" du gouvernement sur l'intégration et la lutte contre les discriminations, un chantier ouvert peu de temps après l'élection de François Hollande. Mais de groupes de travail en rapports d'experts, ce dossier miné arrive sur la table alors que l'opinion publique est plus crispée que jamais sur ces questions : 66% des Français pensent qu'il y a trop d'étrangers en France, selon un sondage récent. Et l'échéance électorale prête à la surenchère.

Dans ce contexte, l'exécutif avance avec mesure par peur d'être accusé de favoriser les communautarismes. Selon des documents de travail, il envisage d'abord de créer un poste de "délégué interministériel" à l'intégration, qui serait rattaché au Premier ministre. Sa création est interprétée comme une reprise en main par Matignon de ce dossier, morcellé entre plusieurs ministères, notamment l'Intérieur. Mais tout dépendra de son périmètre d'action et de ses moyens. Aucune information chiffrée n'a circulé à ce sujet.

Le gouvernement veut également distinguer clairement l'intégration des "primo-arrivants", en France depuis moins de cinq ans, de la lutte contre les discriminations dont sont victimes les étrangers installés de longue date et les descendants d'immigrés. Le premier volet devrait passer par une refonte du contrat d'accueil et d'intégration (CAI) créé en 2003 et généralisé en 2007. L'idée serait de le personnaliser davantage et de renforcer les cours de français.

"Il faut arrêter de traiter ces sujets avant les élections"

À écouter aussi

Pour le reste, plusieurs propositions ont été évoquées, mais les arbitrages restent inconnus : "testing" pour vérifier si des professionnels de santé refusent de soigner certaines populations ; plus de cours d'arabe et de chinois à l'école ; formation des agents publics à la lutte contre les discriminations ; développement des embauches par "simulation" (mise en situation)...

Un temps évoquée, la création d'un office franco-maghrébin de la jeunesse (sur le modèle de l'office franco-québécois ou franco-allemand) pourrait être absente du texte définitif. Dénonçant "des mesurettes", le président de l'association des élus locaux de la diversité (Aneld) Kamel Hamza regrette le calendrier retenu. "Il faut arrêter de traiter ces sujets avant les élections, quand tout lemonde se crispe", dit-il.

Craintes

"Avant la présidentielle, on nous avait promis le droit de vote des étrangers, là on nous sort l'intégration, c'est comme si on était une chair électorale pour faire bouger les lignes", ajoute cet élu UMP de la banlieue parisienne. A l'inverse, un député socialiste espérait sous couvert d'anonymat que le gouvernement s'en tiendrait là. "Il est possible qu'il n'y ait rien de saillant qui en sorte, et donc rien de gênant. Mais quand même il faudrait savoir. Je croyais qu'on avait un priorité : le pacte de responsabilité et la croissance", ajoutait-il en déplorant à demi-mot le retour sous les projecteurs d'un sujet sociétal juste après le report sine die du projet de loi sur la famille.

Le sujet de l'intégration - qui concerne 5,3 millions d'immigrés et 6,7 millions de descendants d'immigrés - suscite régulièrement de vifs débats. En décembre, la classe politique s'est enflammée après la diffusion sur le site de Matignon de rapports de chercheurs qui préconisaient notamment de revenir sur la loi interdisant le voile à l'école. Dès lundi, la présidente du Front national Marine Le Pen a affirmé que le séminaire gouvernemental allait "créer la contestation, la division".

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