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François Hollande, le 12 février à Bruxelles (archives)
Crédit : ALAIN JOCARD / AFP
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Présent ce jeudi 19 février à Istre pour "le" discours de son quinquennat sur le sujet de la force française de dissuasion nucléaire, François Hollande a assuré lors d'un discours solennel sur la base aérienne qu'"il ne saurait être question (...) de baisser la garde" sur la dissuasion nucléaire
"Le contexte international n'autorise aucune faiblesse", a souligné le chef de l'État et des armées, auquel il reviendrait d'enfoncer le "bouton nucléaire" si les "intérêts vitaux" de la France étaient menacés, estimant que "le temps de la dissuasion nucléaire n'est donc pas dépassé".
François Hollande a rappelé aussi son attachement au maintien des deux composantes "souples et réactives" de la dissuasion, sous-marine et aéroportée, en "complémentarité". Pour préserver leur "crédibilité", il a officialisé, parmi d'autres programmes d'équipement de ces forces, sa décision de "lancer les adaptations futures du missile M51" destiné aux sous-marins lanceurs d'engins (SNLE) en dépit d'un "contexte budgétaire contraignant".
Rappelant la doctrine nucléaire française, le chef de l’État a fermement réaffirmé que toute atteinte aux "intérêts vitaux" de la France se traduirait par une réplique nucléaire supposant "des dommages inacceptables pour l'adversaire (...) parce que chacun sait que lorsque la France parle, elle peut passer à l'acte". "Dans un monde dangereux, et il l'est, la France ne veut pas baisser la garde", a-t-il insisté, notant qu'il "est particulièrement grave de le constater : la possibilité de conflits étatiques futurs nous concernant directement ou indirectement ne peut pas être écartée".
"Dans le domaine du nucléaire militaire, de nouvelles puissances sont apparues ces vingt dernières années" et "d'autres cherchent encore à émerger", a encore fait valoir François Hollande, voyant dans cet "accroissement du nombre d'États possédant l'arme nucléaire un risque majeur pour la paix". "C'est le sens de notre position déjà depuis plusieurs mois, sinon des années dans les négociations avec l'Iran : oui au nucléaire civil, non à l'arme nucléaire", a poursuivi le président.
"Le problème est que pour l'instant, l'Iran ne nous a pas encore démontré qu'il voulait renoncer à la bombe; mais dès qu'il le fera, l'accord sera conclu", a-t-il enchaîné, évoquant aussi le "troisième essai nucléaire" conduit selon lui par la Corée du Nord il y a deux ans.
François Hollande a dévoilé par ailleurs et pour la première fois, la composition de l'arsenal nucléaire français, confirmant que la France disposait globalement de "moins de 300" têtes nucléaires. Avec la volonté affichée d'"aller encore plus loin dans la transparence, que ce soit sur la doctrine, les arsenaux ou les efforts concrets de désarmement", le chef de l'Etat et des armées a enchaîné: "C'est la raison pour laquelle je ne crains pas d'informer que la France dispose de trois lots de 16 missiles portés par sous-marins et de 54 vecteurs (missiles) ASMPA" équipant les avions de combat de la composante aéroportée de la dissuasion.
"Et je souhaite que tous les États disposant de l'arme nucléaire fassent le même effort de vérité pour toutes les catégories d'armes de leur arsenal nucléaire", a-t-il souligné, rappelant que son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, avait donné en 2008 "le volume total" du stock d'armes. François Hollande a rappelé également la "priorité" accordée par la France à "l'arrêt définitif de la production de matières fissiles" destinées aux armes nucléaires, relevant que "la négociation n'a pu démarrer, faute d'accord des principaux États concernés".
"C'est pourquoi j'appelle aujourd'hui tous les États dotés de l'arme nucléaire à engager sans attendre cette discussion", a-t-il lancé, annonçant que "la France proposera dans les semaines à venir un projet de traité ambitieux, réaliste et vérifiable". Le chef de l' État a visité ensuite le "bâtiment K" de la base d'Istres qui abrite les armes nucléaires stockées dans ce site, maillon essentiel de la composante aéroportée de la dissuasion.
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