Évacuation de l'église Sainte-Rita : "Un symbole de la maltraitance des religions" selon Frédéric Lefebvre

Il en appelle au Pape. Frédéric Lefebvre, député Les Républicains des Français de l'étranger et candidat à la primaire de la droite, crie au scandale après l'évacuation de l'église Sainte-Rita, dans le XVe arrondissement de la capitale. Ce mercredi 3 août, à l'aube, les CRS ont employé la force pour évacuer cet édifice. Occupée illégalement par des fidèles traditionnalistes, Sainte-Rita est vouée à la destruction après avoir été rachetée par un promoteur immobilier.

L'église Sainte-Rita, construite en 1900 au moment de l'exposition universelle, ne dépendait pas du Vatican mais appartenait à une association gallicane qui a signé une promesse de vente pour la céder à un promoteur immobilier qui ambitionne de la détruire. Très tôt ce 3 août, des dizaines de personnes sont venues protester contre cette évacuation. Parmi elles figuraient des élus de droite dont Frédéric Lefebvre. 

"On a le droit d'avoir du coeur"

Le député pointe "un imbroglio juridique qui dure depuis des mois et des mois" et souligne un usage de la force démesuré, ainsi qu'un choix discutable dans le calendrier. "Pourquoi le faire le 3 août en s'assurant bien que le maire n'est pas là ?", interroge-t-il. De plus, l'évacuation a lieu moins de dix jours après l'attaque de Saint-Étienne-du-Rouvray qui a coûté la vie à un prêtre, et Frédéric Lefebvre oppose cette évacuation à "une image d'une force inouïe" qui illustrait, quelques jours plus tôt, "les représentants de toutes les religions dans une église" après l'assassinat du père Jacques Hamel. "Quel est l'intérêt de la part du préfet de police de susciter des images très fortes de brutalité sur un prêtre, un enfant de chœur qui part entre deux CRS, quel est le sens de cette intervention ?", poursuit-il.

Le candidat à la primaire de la droite y voit "un symbole de la maltraitance des religions et du manque de respect des religions". "Le terrorisme frappe et comme toujours, on devient intolérant avec ceux qui croient, et qui croient tranquillement", lance-t-il. Dans le même temps, l'image d'élus s'opposant à la puissance publique, aux côtés de groupes traditionalistes, fait débat. Mais pour Frédéric Lefebvre, cette opposition est futile. "Il y a la loi bien sûr et j'y suis attaché, mais on a le droit d'avoir du cœur", justifie-t-il. "Être bousculé par un CRS, ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. Ce qui m'a choqué, c'est le traitement fait à un prêtre, à des fidèles, à un enfant de cœur".