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Éric Zemmour : "Marc Blondel, ou le syndicalisme façon "Tontons flingueurs'"
CHRONIQUE - L'ancien numéro un de Force ouvrière, Marc Blondel, est décédé à l'âge de 75 ans. Un personnage truculent, qualifié par certains de "monument du syndicalisme à la française".
Marc Blondel, mort dimanche à l'âge de 75 ans, a exercé durant quinze ans un pouvoir fortement personnalisé à la tête de Force ouvrière (FO), dont il a été secrétaire général de 1989 à 2004. Pour Éric Zemmour, il était en lui-même "une image d'Épinal d'un monde englouti : le syndicaliste en bretelles, amateur de gros cigares et de bonne chair qui menace d'une grève générale et signe en catimini le meilleur accord possible".
Marc Blondel représentait "un monde d'hommes", comme dans le film Les Tontons flingueurs. À l'époque, "ouvrier" n'était pas un gros mot ; la République était souveraine et laïque. "Le monde de Blondel a explosé au moment où il accédait à son rêve : devenir
secrétaire général de FO", note Éric Zemmour.
En 1989, quand l'économie française était dynamique et les inégalités se réduisaient, on reprenait une partie du "grain à moudre" par l'inflation et la dévaluation. Aujourd'hui, dans une situation totalement inverse, "on pratique une autre forme de dévaluation, directement prise sur la paie de ceux qui ont la chance d'avoir encore un emploi".
Aujourd'hui, le patronat "n'arrose" plus les syndicats. Ni les salariés non plus ! "Le patronat moderne n'est plus bêtement prisonnier de sentiments patriotiques désuets", note Éric Zemmour. Il vit dans le "vaste monde", où il place son argent et où il pioche les ouvriers comme on fait son marché.
Les grandes grèves de 1995 ont été "l'heure de gloire et le chant du cygne de Marc Blondel et du syndicalisme français".
