Vœux de Macron : "La dissolution a apporté davantage de divisions que de solutions"

Lors de son allocution pour l'année 2025, Emmanuel Macron est revenu sur sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale et a souhaité que l'année à venir soit celle du "ressaisissement collectif". En 2025, il a indiqué que les Français pourraient "trancher" sur des "sujets déterminants".

vœux présidentiels

Vœux d'Emmanuel Macron : dissolution, Français appelés à "trancher", finances... Ce qu'il faut retenir

"Je vois beaucoup d'impuissance. Une impuissance présidentielle, une absence d'annonces", a indiqué Arthur Delaporte, député PS du Calvados, au micro de RTL. "Quand il dit 'vous serez amenés à vous prononcer sur des grands choix', il ne dit pas lesquels", a-t-il ajouté.

"Je n'ai pas entendu un mea culpa de sa part", a réagi Mathieu Valet, député européen RN, au micro de RTL mardi 31 décembre. "Il a du mal à accepter le résultat du scrutin, il a du mal avec la démocratie", a-t-il ajouté. Sans appeler à la démission du président, le député européen a demandé à "en revenir au peuple".

Pour Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de Regards, l'allocution d'Emmanuel Macron montre qu'il "n'a pas compris que la politique, c'est du rapport de force". "Depuis une dizaine d'années, Emmanuel Macron montre qu'il ne veut pas faire de compromis", a-t-il assuré.

Lors de ses vœux pour 2025, Emmanuel Macron a dit qu'il demanderait aux Français de "trancher des sujets déterminants", sans parler de référendum. "Ce n'est pas aux élus qu'il va le demander, en tout cas pas aux députés", a assuré Olivier Bost, chef du service politique de RTL.

Il a noté qu'Emmanuel Macron "fait ce qu'il a souvent fait quand il est en difficulté", à savoir se projeter. "Il se projette pour 2050", a-t-il souligné.

Pour Olivier Bost, chef du service politique de RTL, "Emmanuel Macron n'était jamais allé aussi loin dans son analyse de la dissolution". Selon lui, le chef de l'État a demandé à la classe politique de mettre fin à cette instabilité. "Ça veut dire comme message ce soir, de la part d'Emmanuel Macron 'ne faites pas tomber François Bayrou trop vite ou trop tôt'", a-t-il analysé.

"Je nous souhaite pour 2025 d'être unis, déterminés et fraternels", a conclu Emmanuel Macron avant de souhaiter une "très belle, très heureuse année 2025" aux Français.

Durant ses vœux, Emmanuel Macron a souhaité que la France "continue d'être attractive", qu'elle "travaille et innove plus", qu'elle "continue de créer des emplois" et qu'elle "assure sa croissance en tenant ses finances". "J'y veillerai", a assuré le président de la République.

"Pour le quart de siècle qui vient, je veux que nous puissions décider et agir avec 2050 en ligne de mire", a assuré Emmanuel Macron. "Nous aurons des choix à faire pour notre économie, notre démocratie, notre sécurité, nos enfants", a expliqué le président. "En 2025, nous continuerons de décider et je vous demanderai aussi de trancher certains de ces sujets déterminants", a-t-il assuré.

"Il nous faut le réveil européen. Réveil scientifique, intellectuel et technologique, industriel. Réveil agricole, énergétique et écologique", a demandé Emmanuel Macron. Le président souhaite une simplification des règles européennes, mais aussi davantage d'investissements.

"L'Europe ne peut plus déléguer à d'autres puissances sa sécurité et sa défense", a assuré Emmanuel Macron après avoir évoqué les différents conflits mondiaux. "En 2025, la France devra continuer d'investir pour son réarmement militaire pour garantir notre souveraineté, la protection de nos intérêts et la sécurité de nos compatriotes", a-t-il ajouté.

Revenant sur la dissolution de l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron a reconnu que celle-ci avait apporté "pour le moment, davantage de divisons à l'Assemblée que de solutions pour les Français". "Cette décision a produit plus d'instabilité que de sérénité", a indiqué Emmanuel Macron. "J'en prends toute ma part", a-t-il ajouté.

Dans une vidéo d'introduction avant ses vœux, Emmanuel Macron a salué les réussites françaises pour l'année 2024. Il s'est félicité pour l'inscription de l'IVG dans la Constitution, les 80 ans de la Libération, mais aussi les Jeux olympiques de Paris 2024 ou encore la réouverture de Notre-Dame de Paris.

Julien Fautrat, journaliste au service politique de RTL, a indiqué que les responsables politiques attendent d'Emmanuel Macron qu'il s'explique sur son année. Le chef de l'État est notamment attendu sur la dissolution de l'Assemblée nationale, mais aussi sur les nominations de Michel Barnier et de François Bayrou au poste de Premier ministre.

Invité de RTL mardi 31 décembre, Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de Regards, attend d'Emmanuel Macron "un changement de cap, une proposition" pour l'année 2025. "Il ne fait jamais de proposition pour nous sortir de l'impasse dans laquelle on est et je trouve ça particulièrement inquiétant", estime-t-il.

Pour ses vœux pour l'année prochaine, Emmanuel Macron voudra probablement se placer en surplomb. Le personnel politique espère des explications concernant la dissolution de l'Assemblée nationale, mais aussi sur l'absence de budget et le dérapage des comptes publics.

Avec une Assemblée nationale morcelée et une absence de majorité, les perspectives évoquées pour 2025 seront fragiles.

Lors de ses vœux pour l'année 2025, Emmanuel Macron pourra dresser le bilan de l'année écoulée. Celle-ci a été compliquée pour le chef de l'État. Après une défaite de son camp aux élections européennes en juin, le président a annoncé une dissolution de l'Assemblée nationale. À l'issue de nouvelles législatives, plusieurs députés macronistes n'ont pas été réélus.

L'année 2024 a aussi été celle des records avec quatre Premier ministres, 51 jours sans gouvernement et une première motion de censure votée depuis 1962.

Nouvel An

Vœux d'Emmanuel Macron : qu’attendre de la prise de parole du président ?

Emmanuel Macron présente ce soir ses vœux aux Français pour 2025 dans la traditionnelle allocution télévisée de la Saint-Sylvestre. Son espoir : tourner la page d'une année marquée par sa dissolution ratée de l'Assemblée nationale et la perte d'une grande part de son influence.

"Ce sont ses huitièmes vœux" depuis son arrivée à l'Élysée en 2017, mais "les premiers dans un rôle un peu différent", relève-t-on dans son entourage.

Rentré de quelques jours de repos au fort de Brégançon sur la Méditerranée, le président de la République va bien revenir sur les "difficultés géopolitiques ou de politique intérieure", à commencer par la dissolution de l'Assemblée nationale. Mais il devrait s'en tenir aux "grands enjeux", sans dicter de solutions comme il a pu le faire par le passé, ajoute-t-on.