Emmanuel Macron promet "de l'ordre" et annonce les chantiers de la rentrée

"On a l'impression qu'Emmanuel Macron se projette tout de suite vers la rentrée", estime Thomas Despré depuis Nouméa. "Deux grands chantiers, d'abord les émeutes et puis la trajectoire de la transition écologique. Avec cette impression pas forcément très optimiste de se dire que dans ce 2e quinquennat, Emmanuel Macron avance par tous petits pas", ajoute notre journaliste politique.

William Galibert du service politique de RTL : "C'est le mot qui est revenu, l'autorité, l'ordre républicain, un concept brandi depuis 15 jours. Pour l'instant, beaucoup de choses sont renvoyées à la rentrée. Oui il y a cette volonté d'être ferme mais pour l'instant on ne voit pas trop ce qu'il se cache derrière ce panneau 'ordre républicain'".

Quel fil conducteur tirer de cette interview du président de la République ? "Il y avait l'idée de détailler, d'expliquer point par point que les 100 jours qui viennent de se passer n'ont pas été inutiles. Il y avait cette volonté d'être exhaustif. Pour ce qui est du fil conducteur, on a un peu plus de mal à le voir se dégager", analyse William Galibert du service politique de RTL.

La prise de parole télévisée d'Emmanuel Macron est terminée après une trentaine de minutes d'interview.

Au sujet de la loi immigration, "je pense que le gouvernement a la volonté de bâtir avec toutes les oppositions constructives. Notre objectif est de réduire les entrées, lutter contre les trafiquants et mieux intégrer. J'ai bon espoir que les oppositions républicaines qui veulent que le pays soit mieux protégé à ses frontières, nous aident à bâtir un texte. Il faut aborder ce moment politique avec détermination, sincérité et engagement", dit Emmanuel Macron.

Au sujet de l'écologie : "Nous n'avons pas chômé cette année. À la fin de l'été nous allons présenter secteur par secteur, la transition et les investissements. Les 5 années qui sont devant nous, il faudra faire 2 fois plus vite encore. On fera des économies sur certains sujets, mais nous allons investir sur l'écologie, plusieurs milliards en plus", dit le chef de l'État.

"Nous avons travailler sur 2 choses. Nous abordons l'été avec des équipements, des personnels qui sont encore mieux préparés que l'été dernier, face au risque de feu. La deuxième choses, on a pris un plan eau. On a préparé cet été en réduisant les consommations inutiles. On va beaucoup mieux prévoir les choses, nous sommes prêts".

"L'augmentation des prix de l'énergie c'est une taxe de l'extérieur. La Nation a investi 40 milliards d'euros pour absorber ce choc. Il y a cette hausse de l'été, elle est, je le sais, importante, mais je pense que c'est une hausse proportionnée", assure le président de la République.

Emmanuel Macron dit comprendre "l'émotion" des policiers qui protestent contre l'incarcération de leur collègue marseillais, mais assure que "nul en République n'est au-dessus de la loi".

"Dans notre pays, les policiers servent l'ordre républicain. Je veux quand même dire que nos policiers et nos gendarmes ont été présents face à un déferlement de colère inédit. 900 ont été blessés. Il faut remettre les choses à leur juste place. Tout le monde doit respecter la loi, mais je ne voudrais pas qu'on se trompe de débat", ajoute le chef de l'État.

"À la fin de l'été, j'aurai l'occasion de mettre en place des grands chantiers. C'est la nation elle-même qui peut apporter une réponse en profondeur à ce que nous avons vécu", dit Emmanuel Macron.

"Ces violences sont le fait de certains de nos compatriotes extrêmement jeunes. Notre pays a besoin d'un retour de l'autorité à chaque niveau. On doit responsabiliser certaines familles, réinvestir massivement sur notre jeunesse pour lui donner un cadre", dit le président de la République.

Concernant les récentes émeutes urbaines : "C'est le retour au calme qui a régné. Nous avons su mettre fin à ces émeutes au bout de 4 jours sans prendre des mesures restrictives. Il y a eu 4.000 interpellations. Il n'y a pas de liberté sans ordre. L'ordre, l'ordre, l'ordre", se félicite Emmanuel Macron.

"Nous allons faire la réforme de ce baccalauréat. On a vu que pour certaines épreuves, elles terminaient trop tôt. On va continuer d'améliorer Parcoursup, pour que les familles et les élèves aient des rendez-vous plus réguliers. L'école est un immense chantier, on continue d'avancer", dit le président de la République, qui reconnait "les limites et les difficultés" de la nouvelle version du baccalauréat.

Dans l'éducation, "nous continuons de recruter. On ouvre le chantier de l'amélioration de la formation de nos enseignants. Tous les enseignants seront mieux payés", assure le chef de l'État.

"Il n'y a pas de majorité de rechange, il n'y a pas de majorité alternative. Les résultats sont là et on avance", dit le président de la République.

"Ces 100 jours ont permis de faire passer deux textes, une loi d'orientation pour notre justice et une loi de programmation militaire. Il y a eu parfois des jours avec, parfois des jours sans. Oui, le gouvernement a avancé, a été efficace", dit le président de la République.

Élisabeth Borne "c'est le choix de la confiance, de la continuité et de l'efficacité", a réaffirmé Emmanuel Macron. "Nous avons lancé des nouveaux chantiers, pour l'économie, avec aussi de vrais résultats en termes de création d'emplois. Nous avons avancé avec des résultats", dit-il.

Emmanuel Macron s'exprime en duplex de Nouméa, interviewé par les journalistes Nathanaël de Rincquesen et Jacques Legros.

Le chef de l'État devrait parler du remaniement, mais également des émeutes. L'objectif affiché par l'Élysée lors de cette interview, est de clore les "cent jours" qu'Emmanuel Macron, de tourner la page, et de préparer la suite avec trois priorités évoquées par l'entourage du chef de l'État : la réindustrialisation, la réunification écologique, mais aussi l'ordre républicain.

RTL Matin

Remaniement, 100 jours, cap pour la rentrée... qu'attendre de l'interview d'Emmanuel Macron ?

24/07/2023 à 08:01 — 01m17s

Le chef de l'État a atterri peu avant 18H00, 09H00 heure de Paris, à l'aéroport La Tontouta de Nouméa pour débuter une visite au cours de laquelle il doit se pencher sur le casse-tête institutionnel du territoire d'Outre-mer, sur fond de menace de boycott d'une partie du camp indépendantiste.

Bienvenue dans ce live où vous pourrez suivre les déclarations du président de la République, interrogé à partir de 13h depuis Nouméa en Nouvelle-Calédonie.