Le programme anti-UE du Front national a séduit une majorité des votants le 25 mai. Avec 24,85% des voix et 24 sièges, le parti de Marine Le Pen pourra largement porter ses idées anti-Union européenne au Parlement de Strasbourg.
Mais ses ambitions de créer un groupe parlementaire de 70 à 80 députés qu'elle co-présiderait demanderont beaucoup plus qu'un bon score national. Les règles de l'Union européenne stipulent qu'un groupe politique doit avoir au minimum 25 députés, provenant de sept États membres différents. Marine Le Pen doit donc encore convaincre ses homologues europhobes, ce qui pourrait être compliqué.
Le UKIP britannique, qui a remporté les élections au Royaume-Uni et enverra 25 députés à Strasbourg, a toujours refusé de s'allier avec le FN. Son leader ultra-libéral Nigel Farage a qualifié le parti de "composé entre autres d'antisémites et de racistes". Il pourrait pourrait même lui voler des alliés, lui qui lorgne sur le Mouvement 5 étoiles populiste de Beppe Grillo en Italie, qu'il juge "remarquable".
Et il n'est pas le seul à refuser une alliance avec le FN. L'AfD allemand (6,5%), les Vrais Finlandais (3e avec 12,90% des voix) et le Parti du peuple danois (1er avec 26,60% des suffrages) s'y sont opposés jusqu'à présent. L'extrême-droite danoise a même immédiatement pris ses distances avec le FN à l'issue du scrutin.
D'autres partis d'extrême-droite sont clairement considérés comme "infréquentables", y compris par le FN. Les néonazis grecs d'Aube dorée (3e avec 9,90%) et le NPD allemand (1%), qui enverra tout de même un député à Strasbourg, ont peu de chances d'être approchés. De même, le Jobbik hongrois (14,68%), aux tendances antisémites, et le British National Party xénophobe n'ont jusqu'à présent pas intéressé le Front national.
Restent à Marine Le Pen des partis avec lesquels elle a déjà commencé à négocier. Le PVV néerlandais de Geert Wilders, qui a réalisé un score bien plus faible qu'attendu (3e avec 13,20%), devrait envoyer 3 députés à Strasbourg. Le FPÖ autrichien anti-immigration (19,7%) enverrait 4 députés. En Italie, la Ligue du Nord fait 6,15%, et enverrait donc également 4 députés. Ce qui ne fait toujours que cinq pays différents.
Les flamands francophobes du Vlaams Belang (4,14%), liés à Jean-Marie Le Pen, seraient également intéressés. Mais leurs revendications territoriales sur les Flandres françaises pourraient fragiliser une coalition.
En Pologne, le Congrès de la Nouvelle Droite (7,06%) fait son entrée au Parlement européen. Les Démocrates suédois, nationalistes, font également une percée avec 9,7%. Ces nouveaux partis europhobes pourraient être candidats à une coalition, à condition de se mettre d'accord avec le FN (ou UKIP).
Les effets d'une coalition d'extrême-droite autour du FN au sein du Parlement européen sont d'ailleurs à relativiser. Les partis pro-européens restent largement majoritaires avec plus de 530 sièges sur 751 selon les dernières projections.
La formation d'un groupe permet surtout d'obtenir des financements de l'UE (jusqu'à deux millions d'euros par an) et davantage de temps de parole, ainsi que des places dans les commissions. Le Front national de Marine Le Pen pourra donc faire part plus souvent de sa volonté de "bloquer" l'Europe, mais faire adopter des mesures concrètement europhobes semble difficile.
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