ÉDITO - Grand débat des Européennes : "Tout s’est articulé autour de Glucksmann et Bardella", estime Galibert

Les 7 principales têtes de listes étaient réunies pour la toute première fois ce dimanche 5 mai pour un Grand Jury spécial Européennes sur RTL, Paris Première, Le Figaro, M6. Enfin une émission où on ne demande pas à un eurodéputé ce qu’il pense d’Aya Nakamura ou s’il veut un couvre-feu pour les adolescents. On leur a parlé d’Europe et ils avaient plein de choses à dire sur l’écologie, sur la Russie, sur l’immigration… On a compris ce qui les opposait, on a même saisi des nuances entre des candidats du même camp, sans que ça soit incompréhensible, sans que ça soit barbant ! 

Les leçons de ce débat : d’abord, plus vous attaquez vos adversaires, plus ça les met en valeur et ça certains ne l’ont toujours pas compris. Vous avez 6 candidats qui ont pris la moitié de leur temps de parole pour s’attaquer à Jordan Bardella, pour le traiter de menteur, de fainéant, de pro-Poutine de tik-tokeur. C’est bien d’avoir quelques flèches à lancer, on en veut, mais quand vous avez l’air obsédé par un seul homme, ça montre surtout que c’est lui qui mène la danse. D’ailleurs, l’écolo Marie Toussaint et l’Insoumise Manon Aubry ont fait un peu pareil en attaquant le socialiste Raphaël Glucksmann, qui comme par hasard est en tête à gauche.

Le résultat, c’est qu’on a l’impression que tout le débat s’est articulé autour de ces deux-là, Glucksmann et Bardella. Leçon numéro 2 : Emmanuel Macron va sérieusement devoir mettre les mains dans le cambouis. Sa candidate Valérie Hayer est une bosseuse, sérieuse, courageuse d’avoir accepté le job, mais c’est léger, elle a du mal à se décoller de ses fiches, parfois hésitante, même pour nous expliquer simplement la position du chef de l’État.

Donc elle n’apportera aucun point supplémentaire à son camp. 50% d’électeurs d’Emmanuel Macron en 2022 ne veulent pas voter pour lui en juin et Valérie Hayer, ça ne les intéresse pas, c’est le président qui va devoir aller les rechercher avec les dents, sinon ça ne sera pas une défaite mais une déculottée. Leçon numéro 3 : en bas de tableau aussi il risque d’y avoir de la casse. François-Xavier Bellamy pour LR, Marion Maréchal pour Reconquête!, Marie Toussaint pour les Verts, Manon Aubry pour les Insoumis... Tout ce petit monde se balade entre 5 et 8% dans les sondages et il faut 5% minimum des voix pour envoyer des élus à Strasbourg.