Eté 2013: un ancien proche de Mouammar Khadafi jette un pavé dans la mare et accuse Nicolas Sarkozy d'avoir reçu de l'argent de l'ex-dictateur libyen pour financer sa campagne présidentielle en 2007. Le lendemain, le directeur de cabinet de l'ex-président téléphone au patron du contre-espionnage français pour obtenir des informations concernant l'enquête sur ce financement libyen supposé, a appris jeudi l'AFP de source proche du dossier. La préoccupation de l'ancien président apparaît dans des conversations téléphoniques de juin 2013 entre l'ex-chef de l'Etat et son plus proche collaborateur, Michel Gaudin, qui était placé sur écoute par la justice, conversations dont l'AFP a eu connaissance et dont Le Monde publie les retranscriptions.
Tout débute après la diffusion sur France 2 d'un témoignage d'un ancien proche collaborateur de Mouammar Kadhafi, Moftah Missouri, répétant, sans apporter de preuve, les accusations d'un financement occulte libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Placé sur écoute par les juges chargés de l'enquête sur ces accusations, Michel Gaudin appelle le 21 juin 2013 le patron du renseignement intérieur, Patrick Calvar. Il lui dit avoir reçu une information selon laquelle Moftah Missouri a été entendu par la DCRI. Patrick Calvar répond qu'il n'est pas au courant, s'étonne, dit à M. Gaudin qu'il va procéder à "une rapide vérification" et rappeler, selon une source proche du dossier.
S'il se montre urbain, le responsable policier ne rappellera pas, ce qui semble inquiéter MM. Sarkozy et Gaudin. Devant les juges qui l'ont entendu comme témoin le 28 mars, Patrick Calvar dira qu'il n'a "fourni aucune information". Quant à son engagement à procéder à des vérifications, c'était "une solution d'esquive, diplomatique", expliquera-t-il aux juges. Ce silence semble inquiéter Nicolas Sarkozy qui s'en ouvre le 24 juin au téléphone à Michel Gaudin.
L'ex-président demande si Patrick Calvar est "fidèle" et s'il est proche de son prédécesseur, Bernard Squarcini, un très proche de l'ancien chef de l'Etat. Michel Gaudin répond par l'affirmative mais dit de Patrick Calvar que "c'est le style DST", l'ancienne Direction de la surveillance du territoire, un corps réputé pour sa discrétion. "C'est pas le style des RG", qui seraient plus "olé olé", selon l'appréciation de Michel Gaudin.
Ces échanges téléphoniques de juin 2013 et cette approche de Patrick Calvar par le camp Sarkozy ont été suivis du placement sur écoute de l'ex-chef de l'Etat par les juges. Dans ce cadre, des conversations entre ce dernier et son avocat Me Thierry Herzog ont conduit à l'ouverture d'une information judiciaire le 26 février pour trafic d'influence et violation du secret de l'instruction. La justice se demande si les deux hommes n'ont pas sollicité un haut magistrat à la Cour de cassation pour obtenir des informations sur l'affaire Bettencourt.
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