"Dieudonné incite à la rigolade, pas à la haine", dit Jean-Marie Le Pen

INVITÉ RTL - Le président d'honneur du Front national estime que Dieudonné est "un comédien, un artiste, un créateur" pratiquant "un genre satirique [qui] a toujours déplu aux puissants".

Le président d'honneur du FN Jean-Marie Le Pen à Paris lors d'une convention sur les municipales.

Crédit : BERTRAND GUAY / AFP

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Alors que le Conseil d’État vient de confirmer l'interdiction du spectacle de Dieudonné à Tours, Jean-Marie Le Pen a défendu le "genre satirique" de l'humoriste au micro de RTL, vendredi 10 janvier.

"Je n'ai pas à le soutenir", assure Jean-Marie Le Pen à propos de son ami controversé. Mais il prend tout de même la défense de Dieudonné qui, selon lui, "n'en déplaise aux cuistres de l'établissement politico-médiatique, est un comédien, un artiste, un créateur".

"Rigolade"

Pour le président d'honneur du Front national, qui est également le parrain de la fille de Dieudonné, "il faut avoir une certaine mauvaise foi pour nier que ce genre satirique a toujours déplu aux puissants".

Dieudonné n'incite pas à la haine et à la violence

Jean-Marie Le Pen

"Dieudonné exerce son talent satirique tous azimuts, mais on sait qu'il y a des cibles qui sont taboues", estime-t-il. Rappelant que le racisme, "c'est l'incitation à la haine", Jean-Marie Le Pen affirme que l'humoriste "n'incite pas à la haine et à la violence. Il incite à la rigolade."

A propos d'une photo de lui faisant le geste de "la quenelle" aux côtés de Bruno Gollnisch, qui a circulé sur Internet, Jean-Marie Le Pen a regretté que le cliché ait été rendu public mais s'est défendu d'avoir fait un geste nazi. "Je voudrais que monsieur Valls nous explique ce qui fait de ce geste un geste nazi…", dit-il.

"Victimes"

Je ne regrette rien moi (…). C'est ma liberté, je fais ce que je veux quand je veux

Jean-Marie Le Pen

Et de s'abstenir de tout regret en reprenant le refrain de la fameuse chanson : "Je ne regrette rien moi, non rien de rien, non je ne regrette rien… C'est ma liberté, je fais ce que je veux quand je veux… Qui me l'interdirait et au nom de quoi ?"

Jean-Marie Le Pen s'en prend également au ministre de l'Intérieur, Manuel Valls : "C'est lui qui lance cette affaire d'embarquer toute la classe politique française dans une histoire d'antisémitisme, exactement comme son prédécesseur Monsieur Joxe avait essayé de piéger le Front National avec l'histoire de Carpentras".

"Toujours l'antisémitisme, ça mobilise et par conséquent on est considérés comme un nazi, désigné comme tel… On est victimes, voilà la vérité", conclut-il.