L’heure est à l’embarras, c’est peu de le dire. Le piège tendu par François Hollande pourrait même virer au casse-tête pour Les Républicains. D’un côté, en apôtres de la sécurité, ils ne peuvent logiquement pas s’opposer aux deux réformes proposées par le chef de l’État : soit l’inscription dans la Constitution de l’état d’urgence et la déchéance de nationalité des terroristes binationaux nés en France. Si c’était le cas, ils seraient accusés d’incohérence.
D’un autre côté, en approuvant totalement ces deux réformes, la droite et le centre feraient le jeu de François Hollande. Ils l’aideraient contre sa gauche et ils le grandiraient aux yeux de l’opinion. À quelques mois de la présidentielle, l’opposition pouvait rêver d'une meilleure posture.
Ce sera donc très compliqué d'éviter ce piège, d’autant que chaque candidat à la primaire va vouloir se démarquer à l’intérieur de son propre camp. Pour le moment, on n’entend pas de stratégie commune. Chez Alain Juppé, on serait tenté de dire "oui" à l’état d’urgence, mais "non" à la déchéance, jugée inutile ou contraire aux grands principes du droit.
C’est ce qu’a affirmé Benoist Apparu, l’un de ses lieutenants, hier à l’antenne de RTL. Chez Sarkozy, on veut obliger Hollande à muscler encore plus les deux textes pour prendre le président de la République à son propre piège et ainsi provoquer un divorce au PS. "Faut-il sauver la réforme du soldat Hollande ?", disait hier Roger Karoutchi, en référence au Soldat Ryan, le fameux film de Spielberg. Bref, on retombe sur la ligne de fracture de la droite : droitisation chez Sarkozy, contre modération chez Juppé.
S’il est lâché par une partie de la gauche et n’a pas le soutien de la droite et du centre, François Hollande pourrait demander au peuple de trancher par référendum s'il n'a pas la majorité des 3/5 au Congrès sur ces textes. Le risque serait énorme. Car les Français, on le sait d'expérience, répondent moins à la question qui leur est posée qu’ils ne donnent leur opinion sur celui qui la pose.
Or, si les sondages montrent que les Français sont très favorables aux deux réformes, ils montrent aussi que Hollande n’est pas populaire du tout. Un échec pour lui, juste avant la présidentielle, serait catastrophique. C’est pourquoi il veut éviter à tout prix cette option, qui ressemble à une option de la mort.
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