Constitution : l'Assemblée nationale supprime le mot "race"
Désormais, dans l'article 1 la France assurera "l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de sexe, d'origine ou de religion", au lieu de "sans distinction d'origine, de race ou de religion".

C'était un choix sur lequel Emmanuel Macron avait insisté. C'est désormais chose faite : les députés de l'Assemblée nationale ont voté la suppression du mot "race" de la Constitution française. Il s'agit ainsi du premier amendement adopté du projet de révision constitutionnelle. Un vote fortement symbolique.
Emmanuel Macron avait estimé que "c'est le sujet symbolique de la mention de la race" qui devait être revu. Il avait aussi précisé lors d'un dîner que Nicole Belloubet "aura à mener ce chantier semé d'embûches mais sur ce point je crois que c'est conforme à de nombreux combats sur lesquels nous nous sommes collectivement engagés".
119 députés ont donc voté le retrait du mot "race" de l'article 1er de la Constitution, ce jeudi 12 juillet. Cette formulation ne sera bien sûr définitive que si la révision constitutionnelle aboutit. L'article 1er stipulera donc que la France "assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de sexe, d'origine ou de religion" au lieu de "sans distinction d'origine, de race ou de religion".
Un mot inscrit dans la Constitution depuis 1946
Tous les groupes avaient déposé des amendements pour considérer que la persistance du terme "race", introduit dans la Constitution en 1946 était aujourd'hui "mal comprise" et "infondée". À l'époque, les constituants voulaient, après le nazisme, affirmer leur rejet des thèses racistes, héritage de l'histoire coloniale et des théories du XIXe siècle. Mais, paradoxalement, en interdisant la "distinction selon la race", la Constitution pouvait en creux légitimer l'opinion selon laquelle il existe des races alors que la science ne reconnait qu'une seule espèce humaine.
Si tous les groupes politiques étaient présents dans l'hémicycle, Jean-Christophe Lagarde a cependant noté, pour s'en indigner, "qu'aucun représentant de l'extrême droite n'était présent pour ce vote qui honore notre Nation".
- Fin du "délit de solidarité" : ce que contient la décision du Conseil constitutionnel
- Un amendement déposé pour corriger une faute d'accord dans la Constitution
- Réforme constitutionnelle : le Parlement vote plusieurs amendements symboliques
- Constitution : "Un feu d'artifice d'amendements invraisemblables", déplore Alba Ventura