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Conférence de presse Hollande : ce qu'il faut retenir de l'intervention du chef de l'État

ÉCLAIRAGE - Le président de la République a procédé à plusieurs annonces au cours de sa conférence de presse semestrielle. Parmi elles, une visite express en Ukraine.

François Hollande interrogé sur les élections dans le Doubs et le "ni ni" de l'UMP
François Hollande interrogé sur les élections dans le Doubs et le "ni ni" de l'UMP
Crédit : Capture Elysée
Conférence de presse Hollande : ce qu'il faut retenir de l'intervention du chef de l'État
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Romain Renner
Romain Renner

François Hollande a donné la cinquième conférence de presse de son quinquennat, ce jeudi 5 février. Le président de la République a procédé à une série d'annonces nouvelles mais a également répété plusieurs mesures qu'il avait déjà évoquées ces dernières semaines.

Une visite en Ukraine

Le chef de l'État a surpris son monde en annonçant un voyage à Kiev (Ukraine) dès la fin de sa conférence de presse. Les deux dirigeants devraient y rencontrer le président Petro Porochenko, avant de se rendre vendredi à Moscou. Le chef de l'État tente d'éviter l'escalade. "On pourrait être prêts à armer les Ukrainiens, a-t-il expliqué. Mais il y a une autre option, qui n'est pas sure de réussir : celle de la démocratie".

François Hollande a précisé également que "la France n'est pas en guerre en Ukraine et ne rentre pas dans le débat sur l'armement".

Un service civique universel

Convaincu par le système du service civique, François Hollande a annoncé son extension. Le président de la République a évoqué "un service universel pour les jeunes" et "une réserve citoyenne pour tous les Français", afin de renforcer "la démocratie participative".

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"Tout jeune qui en fera la demande pour faire un service civique, à partir du 1er juin. Aujourd'hui, il y a quatre fois plus de demandes que de services civiques proposés", précise-t-il. François Hollande veut "donner les moyens à la France de tenir son rang" car, selon lui, "aucun pays faible ne peut être fort sur la scène internationale".

Une agence nationale pour le développement économique des territoires

François Hollande a annoncé la création d'une "agence nationale de développement économique sur les territoires". Cette nouvelle agence serait comparable à l'agence pour la rénovation urbaine mais "à l'échelle des territoires".

Un comité interministériel se tiendra en mars et sera consacré au renforcement de la "mixité sociale". Ce comité interministériel avait été annoncé par Manuel Valls le 22 janvier dernier. Le Président lui donne "trois objectifs : le peuplement (...), l'accompagnement (...) et le développement".

Un service militaire testé en métropole

La France applique actuellement en outre-mer un "service militaire adapté" qui permet aux jeunes de se réinsérer et apprendre des métiers dans des secteurs en besoin de recrutement. "Il montre des réussites exceptionnelles, a estimé François Hollande. Nous allons mener une expérimentation en métropole".

Le président de la République a annoncé la création de "trois centres" sans préciser où ces derniers seront installés. Le système de l'EPIDE, qui s'occupe des jeunes désocialisés en proie au risque de marginalisation, sera également développé. "Il y a 18 centres, on peut augmenter ce nombre du quart".

Prêt à augmenter les effectifs de l'armée en cas de besoin

Malgré les difficultés liées à la mise en place du plan Vigipirate attentats, notamment en termes d'effectifs, François Hollande ne touchera pas au budget de l'armée. "Les 31,4 milliards d'euros (...) doivent être sécurisés, sauvegardés (...) Ces crédits permettent d'atteindre les objectifs, a-t-il expliqué. J'ai prévu de limiter la diminution des effectifs. Si des dangers apparaissent, je prendrais mes responsabilités".

La loi de 1905 ne changera pas

Évidemment marquée par les attentats du mois de janvier, la conférence de presse de François Hollande a été l'occasion de réaffirmer l'attachement de la France à la laïcité. Le président de la République, qui a répété la volonté de la France de "mieux former les enseignants" et l'attachement du pays à la loi de 1905, qui ne subira aucun changement.

Les réformes institutionnelles qui n'avancent pas

François Hollande a justifié le manque d'avancement sur plusieurs réformes institutionnelles auxquelles il est pourtant favorable. "Je n'engage de réformes que si elles sont consensuelles. Je suis favorable au droit de vote des étrangers et il ne tient qu'à l'opposition d'y participer. Pour l'instant, elle ne le veut pas. C'est une réforme constitutionnelle, il faut la majorité des 3/5èmes au Parlement", a-t-il expliqué.

Le président de la République a également considéré qu'une réforme du mode de scrutin "ne changera pas tout même si la représentation peut toujours être meilleure". Il ne semble donc pas tenir à l'instauration de la proportionnelle.

François Hollande a également émis le souhait de voir les parlementaires faire une proposition par rapport au nombre de députés qui siègent à l'Assemblée nationale.

Pourquoi ne pas intervenir en Syrie

La France intervient depuis le mois de septembre 2014 en Irak. "En Irak, il y a un État, une souveraineté, une armée qui peuvent lutter contre Daesh. Et nous enregistrons des succès. Trop lents, mais des succès", a expliqué François Hollande.

Mais la France ne compte toujours pas étendre son intervention à la Syrie. "Il n'y a pas d'État, a-t-il justifié. Mais nous soutenons les forces démocratiques en Syrie. Il y en a".

Une Union européenne de l'énergie ?

Le président de la République prépare activement l'organisation de la conférence Paris Climat 2015 et ambitionne de faire de la France un grand pays d'écologie. "Si la France n'est pas exemplaire, elle ne pourra pas convaincre, a-t-il expliqué. Elle aura une contribution élevée mais dispose déjà des dispositifs fiscaux parmi les plus incitatifs d'Europe".

Selon le chef de l'État, la priorité est de former "une Union européenne de l'énergie", car "il n'est pas possible d'avoir 28 politiques énergétiques". François Hollande a plaidé pour l'établissement de "règles communes" afin de convaincre des pays comme "la Chine et les États-Unis" de s'engager sur la voie de la transition énergétique.

François Hollande a également annoncé qu'il effectuerait de nombreux voyages à travers le monde sur le thème de l'écologie : "Je serai aux Philippines à la fin février avec Nicolas Hulot". Quant au fonds vert pour lequel la France a débloqué "1 milliard de dollars", François Hollande souhaite le voir atteindre "100 milliards" par le biais de "financements privés".

Un tacle aux écologistes ?

Allié turbulent de la majorité, EELV ne participe actuellement pas au gouvernement. Une situation qui ne semble pas empêcher François Hollande d'ambitionner de faire de la France un grand pays d'écologie. "Nos amis écologistes, qui sont spécialistes de l'