Bernard Cazeneuve : le débat sur le droit du sol est "absurde"
Pour le ministre de l'Intérieur, la polémique relancée par Nicolas Sarkozy n'a pas lieu d'être.
Pas question, pour Bernard Cazeneuve, de remettre en cause le droit du sol - qui permet à un enfant né en France de parents étrangers de devenir français.
Le ministre de l'Intérieur juge "absurde" la controverse lancée par plusieurs responsables de la droite, dont Nicolas Sarkozy et Éric Ciotti. "Ce débat donne le sentiment que nous sommes exclusivement dans le droit du sol et que le droit du sol en France serait la cause des flux migratoires, c'est absurde", a déclaré le ministre sur France info ce lundi 22 juin.
"Sur les 755.000 Français qui acquièrent la nationalité chaque année, ils l'acquièrent au titre du droit du sang", explique-t-il. "Le droit du sol, il s'applique pour ceux qui sont des enfants de parents étrangers résidant en France depuis longtemps ayant acquis la nationalité française et pour ceux dont ce n'est pas le cas, ils acquièrent la nationalité française à partir de l'âge de 13 ans pour avoir résidé plus de cinq ans en France. Ils sont donc pour beaucoup dans un lien exclusif de toute autre avec la France".
Un débat pour "diviser"
"Tout cela n'a aucun impact sur les flux migratoires", assure le ministre, qui développe le même argumentaire dans une tribune publiée ce lundi par le quotidien Libération.
Sur France info, Bernard Cazeneuve a évoqué "des débats frelatés, de faux débats pour susciter des divisions, pour susciter des malaises ou parfois même pour éveiller de mauvais instincts".
Dans le même entretien, le ministre de l'Intérieur a réagi à l'expression de "fuite d'eau" employée par Nicolas Sarkozy pour qualifier l'afflux de migrants. Il appelle à "la pudeur dans les mots qu'on choisit, dans les images qu'on convoque car il y a derrière cela une détresse humaine".
