Nicolas Sarkozy envisage de rouvrir le débat sur le "droit du sol". Les Républicains vont même lancer un "groupe de travail" prochainement. Par le passé, l'ancien chef de l'État y était pourtant opposé, et plutôt deux fois qu'une. En 2012, au moment de la présidentielle, il affirmait même qu'il restait "constant" sur cette question. Il disait : "Le droit du sol, c'est la France".
C'est vrai qu'il était constant, parce que neuf ans plus tôt, en 2003, c'est ce que Nicolas Sarkozy - alors ministre de l'Intérieur - expliquait lors d'un débat face à Jean-Marie Le Pen.
À l'époque, Nicolas Sarkozy se préparait pour l'élection présidentielle de 2007. C'était le "petit Français de sang mêlé" qui plaidait pour le "droit du sol" (on est français parce que l'on est né en France), contre le "droit du sang" (on est français parce que l'on est né de parents français).
Il a manifestement changé d'avis. En tout cas en 2003, c'était une idée folle de penser que l'on pouvait remettre en cause le droit du sol. En 2015, c'est une idée folle de penser que l'on ne peut pas en discuter.
Il ne faut pas se raconter d'histoire. La ficelle est grosse comme une maison. C'est la même ficelle que lors du débat sur l'identité nationale. Nicolas Sarkozy continue de braconner sur les thèmes du Front national parce que son électorat a glissé. Il est persuadé que depuis qu'il est revenu, le Front national n'est plus la première formation politique.
Cette question du "droit du sol" figure dans le programme du FN. Marine le Pen a toujours dit qu'elle était pour l'abandon pur et simple du "droit du sol". Pour le FN, seul le "droit du sang" compte.
Nicolas Sarkozy est persuadé que depuis qu'il est revenu, le FN n'est plus la première formation politique
Alba Ventura
Ce débat n'est pas tellement nouveau à droite. Déjà en 1993, à l'époque de la loi Pasqua, le RPR était revenu sur le caractère automatique de l'acquisition de la nationalité française. Cela voulait dire qu'il fallait faire la démarche de demander la nationalité à l'âge de 18 ans. Au moment de l'affaire Leonarda, c'est Jean-François Copé qui relançait le débat : il voulait empêcher les enfants sans papiers nés en France de devenir automatiquement français.
C'est dans l'ADN de Nicolas Sarkozy : il part du principe qu'il n'y a pas de mal à jeter des idées en l'air, même s'il disait l'inverse quelques années plutôt. Chez Les Républicains, tout le monde a conscience qu'il faut avoir un débat. Tout le monde dit qu'il n'y a pas de questions tabous.
Certains, comme Alain Juppé ou François Fillon, estiment que l'on ne doit pas pour autant remettre en cause le" droit du sol", qui est un droit qui remonte au XVIème siècle.
Attention : il ne faut pas confondre "droit du sol" et naturalisation. Le "droit du sol" concerne des enfants nés en France qui ont fait une partie de leur scolarité en France. La naturalisation, elle, concerne des adultes étrangers.
En réalité, la question qui est posée c'est : est-ce qu'en remettant en cause le "droit du sol", on va régler le problème de l'immigration ? Non, parce que le "droit du sol" ce n'est qu'une partie de la question. On peut débattre de la question du "droit du sol", mais pas seulement. On doit aussi débattre du droit d'asile ou du regroupement familial, comme le préconise Bruno Le Maire.
Tout simplement et de manière apaisée, on doit débattre "d'intégration" ou comment devenir "français".
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