Rude journée pour Manuel Valls. Jeudi (23 janvier 2014), il a dû faire face aux critiques (notamment de la droite) après lesmauvais chiffres de la délinquance. C'est le coup du boomerang. On s'active, on s'expose, on allume la mèche médiatique, et on se fait cueillir par le retour de flamme.
C'est un classique. D'ailleurs, quand Manuel Vals dit qu'il va"renverser la vapeur", ça le range dans le camps de tous ceux qui ont incarné fortement le rôle de ministre de l'Intérieur. "Renverser la vapeur", c'est comme quand Charles Pasqua disait : "La peur doit changer de camp", ou lorsque Nicolas Sarkozy promettait de "nettoyer au Karcher".
Ça dit toute la détermination, toute l'autorité. Jeudi soir au 20 heures de France 2, on a retrouvé le Manuel Valls nuque raide, maxillaires tendues, dans une posture médiatique obligatoire. Manuel Valls, c'est Lucky Luke : il est dans la position du cow-boy qui a les deux mains sur les colt, et qui dit : "Ça va mal, je m'en occupe".
Contre les cambrioleurs, les policiers vont mettre en place des dispositifs. Il existe d'ailleurs déjà un plan anti-cambriolage. On manque d'hommes, même si on a réembauché un peu depuis deux ans. On voit bien d'ailleurs le coup de botte en touche. Manuel Valls a expliqué qu'il s'agissait de réseaux mafieux venant d'Europe de l'Est. Sous-entendu : c'est un travail de longue haleine.
Mais le coup de menton, il n'est pas pour les cambrioleurs. Il est pour les Français. Ce que le ministre doit combattre plus que tout, c'est le sentiment d'insécurité. Ce sentiment que l'on n'est plus à l'abri chez soi, dans sa maison. Le chiffre de 1.000 cambriolage par jour est terrifiant. Les Français qui entendent cela ont déjà oublié que dans le même temps les agressions physiques, les braquages, les homicides sont eux en baisse.
On touche là à l'intime. C'est du même ordre que l'explosion des vols avec violences qu'avait connue Nicolas Sarkozy. Cela fabrique du sentiment d'insécurité, qui est un puissant agitateur électoral. Il y a une peur collective. La question c'est : est-ce que Manuel Valls est l'homme de la situation ? Est-ce qu'il peut faire quelque chose ? Il doit au moins montrer qu'il y travaille...
Une chose est sure : ce n'est plus le Manuel Valls flamboyant de la première année. Il encaisse des mauvais chiffres. Il baisse dans les sondages. Il a pris des risques dans l'affaire Dieudonné. Les électeurs de droite qui l'aimaient bien lui reprochent de ne pas assez s'occuper de sécurité. Quant à ceux de gauche, ils se demandent si le ministre n'est pas allé un peu loin en terme de liberté d'expression. Ce n'est pas un bon moment à passer.
Bien sûr, il reste toujours le ministre le plus populaire du gouvernement. Sa force, c'est qu'il est déjà reparti. Il est toujours sur les fronts. En Bretagne ou dans le Var au moment des inondations, jeudi matin en Seine-et-Marne pour féliciter les policiers qui ont démantelé un réseau de cambrioleur, ce vendredi à Hénin-Beaumont pour lutter contre le FN.
Valls, c'est le seul ministre qui arrive avant la séance de questions à l'Assemblée et qui repart bien après pour pouvoir discuter avec les députés. "Bouger toujours, c'est le meilleur moyen de ne pas se laisser prendre", disait Nicolas Sarkozy. Valls, animal médiatique et 100% politique, applique cela à la lettre.
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