"Neknomination",
voici le nom du nouveau jeu qui inonde les réseaux sociaux. Le but est de
se filmer seul, face caméra en vidant sans s'arrêter un verre d'alcool. Dans la
foulée, il faut aussi donner ce défi à trois de ses amis. Tout droit venu des États-Unis, ce "jeu" tire son nom de l'expression "to neck a
drink", qui signifie "boire un verre cul-sec", en anglais.
Pour l'alcoologue et chef d'addictologie à l'hôpital Beaujon à
Clichy, Philippe Batel, ce jeu est "évidemment inquiétant". Tout d'abord parce qu'il prend place
"sur un média très prisé par les jeunes adultes. Il offre une exposition
extrêmement valorisée de la performance et du jeu".
En buvant, en désignant
des amis et en trouvant tout ceci drôle, on créé "une chaîne de la
crétinerie avec toujours plus de défis, dans la prise de risque. Dans certaines vidéos, on voit des adolescents
qui sont au volant d'une voiture, debout sur un scooter, debout sur un pont,
avec un pied levé, au fond d'un aquarium, en train de s'alcooliser",
raconte-t-il.
Ce phénomène venu des États-Unis commence à circuler en France, "c'est la connexion de la
crétinerie", qualifie Philippe Batel.
Mais pour l'alcoologue, le
réel problème est celui de la question de l'alcool chez les jeunes. "C'est un
produit qui a été repéré par les scientifiques comme étant la substance psychoactive
la plus dangereuse, comparé aux autres et d'autant plus pour la tranche d'âge des
15-25 ans".
On est dans une situation authentiquement criminelle
Philippe Batel, alcoologue
"On laisse ces vidéos
sur les réseaux sociaux alors qu'elles valorisent. Je pense que l'on est dans
une situation authentiquement criminelle", s'insurge-t-il. Facebook se dit impuissant
face au jeu du "neknomination". Le réseau social ne veut pas agir en
censeur en respectant la liberté de l'utilisateur. Un argument non recevable
pour Philippe Batel.
"L'alcool n'est pas interdit.
C'est un produit tellement licite que l'ancienne ministre de la Santé Roseline
Bachelot a d'un côté interdit la vente
d'alcool aux mineurs mais de l'autre côté, appuyée par le lobby puissant des
alcooliers, a permis la publicité de l'alcool sur internet", note-t-il.
"Il y a une responsabilité des réseaux sociaux mais aussi des politiques", estime l'alcoologue qui ajoute que le risque le plus dangereux est la banalisation et le fait que ce soit drôle". "Vous prenez la même histoire avec des adolescents en train de prendre de la coke ou de fumer un joint, on ferait fermer Facebook. Et pourtant, c'est l'alcool qui reste la première cause de mortalité entre 15 et 30 ans. On attend quoi ?", conclut-il.
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