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Environnement : les trainées blanches derrière l'avion ont-elles un impact ?

Le salon du Bourget en Seine-Saint-Denis, le plus grand rendez-vous mondial aérospatial, se tient jusqu'à dimanche 22 juin. L'occasion de s'intéresser aux fumées blanches émises par certains vols. Quel est leur impact sur l'environnement ?

Un avion en plein vol (image d'illustration)
Crédit : JULIAN STRATENSCHULTE / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP
RÉCHAUFFEMENT - Les trainées blanches derrière les avions sont-elles en cause ?
00:02:39
Marina Giraudeau & AFP
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On dirait des cirrus, ces nuages en forme de filament. Si les trainées blanches laissées par certains avions derrière eux ressemblent à un nuage, il n'en est rien ! Appelées les trainées de condensation, elles viennent de la combustion du kérosène de l’avion. Ce dernier lâche des particules de fioul qui s’attachent aux cristaux de glace qui sont dans le ciel, donnant ces trainées blanches. Un phénomène possible lors de conditions météo particulières : une température froide et un fort taux d'humidité. Tous les avions n'en créent pas.

Prises individuellement, ces trainées de condensation sont peu polluantes pour l'environnement car elles ne durent que quelques minutes. Mais au vu de l’ensemble du trafic aérien, elles le sont. Surtout que certaines durent plus longtemps, notamment la nuit où les conditions météo leur sont plus favorables. Cela crée un voile nuageux, un voile de pollution qui agit comme un gaz à effet de serre. La chaleur qui remonte de la Terre est bloquée par ce nuage artificiel, elle ne peut pas être renvoyée hors de l'atmosphère, provoquant un réchauffement.

Les trainées de condensation pourraient représenter jusqu'à 57% de l'impact de l'aviation sur le réchauffement, soit bien plus que les émissions de CO2 dues à la combustion du carburant. C'est l'hypothèse avancée par une étude de 2021 publiée dans la revue scientifique Atmospheric Environment. Les auteurs restent cependant dans le conditionnel car on est au début des analyses sur les trainées de condensation.

Et il y a un espoir d’action car 80% de cette pollution est créée par seulement 3% des vols étant donné les conditions météo précises nécessaires. C'est ce que révèle une autre étude publiée en novembre dernier par l'ONG Transport & Environnement (T&E). Il suffirait donc de modifier le trajet de ces 3% de vols pour baisser ces trainées de condensation. C'est ce que testent plusieurs compagnies aériennes aux États-Unis, en Allemagne, et depuis l'année dernière en France avec la compagnie aérienne Amelia sur son Paris-Valladolid (Espagne).

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