Les tempêtes de sable, un fléau pour la santé et une aubaine pour la biodiversité
L'Irak a subi une énième tempête de sable en début de semaine. Un phénomène naturel auquel le pays sera de plus en plus souvent confronté.
Un ciel jaune-orangé, des habitants qui déambulent masqués dans une immense nuage de fumée… Voilà les images apocalyptiques prises dans le sud et le centre de l'Irak lundi et mardi. Il ne s'agit pas d'un incendie mais d'une tempête de sable qui a balayé plusieurs villes situées dans cette région désertique. Conséquence : un afflux de malades dans les hôpitaux, 3.747 personnes ont dû être soignées pour des troubles respiratoires. Les aéroports, les commerces, les écoles ont même dû fermer temporairement.
Les tempêtes de sable, habituelles en Irak, y sont de plus en plus destructrices. La raison est la désertification qui gagne du terrain en raison du réchauffement de la Terre. De nombreux pays dans le monde sont concernés, mais l’Irak est l’un des cinq pays les plus vulnérables sur ce sujet, selon l’ONU. 39% de sa superficie est touchée par cette désertification.
Les températures grimpent, les terres s’assèchent, se vident de leur population et donc de leurs cultures laissant libre champ au sable de s’installer. Il y a deux ans, le gouvernement irakien a lancé un programme de plantation de cinq millions d’arbres parce que les arbres, en plus de capter l’humidité, sont des brise-vents très efficaces lors des tempêtes de sable.
Si elles sont néfastes pour les personnes ayant des problèmes respiratoires, elles sont bénéfiques pour la faune et la flore. Avec le sable, les tempêtes transportent aussi de nombreux nutriments, à des milliers de kilomètres. Elles apportent du fer et du phosphore, notamment dans les mers ce qui permet la croissance du phytoplancton, qui est au départ de la chaîne alimentaire. Ce phytoplancton nourrit les poissons qui eux nourrissent les humains, via la pêche.
C'est ce qui s’est passé avec une espèce de thon, la bonite à ventre rayé, selon une étude de l’Organisation météorologique mondiale. Sa population, entre 1950 et 2020, a été multipliée par 250, grâce aux poussières de sable apportées du Sahara dans l’Atlantique. Et le même constat est fait avec la forêt amazonienne. Ces mêmes poussières de sable y ont transporté du phosphore qui ont permis aux végétaux de pousser.
