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La façade d'un tribunal de justice, photographiée le 28 mars 2014 (image d'illustration)
Crédit : AFP / JEAN-SEBASTIEN EVRARD
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Chaque jour en France, 33 plaintes pour viols sont déposées, soit une toutes les 40 minutes. C'est un chiffre terrifiant. Une femme a accepté de parler pour celles qui n'osent pas encore le faire. Francesca a une quarantaine d'années, elle a été violée il y a deux ans à quelques mètres de chez elle, et ses proches ne sont pas au courant.
Elle le dit très simplement. Le viol pour elle, c'était lointain, c'était les autres. Et puis un jour, sans crier gare, c'est arrivé. Dans un petit square, le long de la rue, la soirée est douce. Francesca boit un verre avec une copine. C'était il y a deux ans. elles croisent un groupe de connaissances, pas vraiment des amis mais des personnes qu'elles connaissent. L'un d'eux la raccompagne, un homme qui habite à 100 mètres de chez elle.
Je me suis dit que ça aurait été plus facile si je ne l'avais pas connu
Francesca, victime de viol
"Je n'ai pas imaginé une seconde que ça pouvait m'arriver parce que je le connaissais. Dans ma tête c'est un film, je me revois le repousser, ça va vite, on est vite sidéré on y croit pas, j'ai crié, hurlé au secours. Il y a un avant et un après. On se sent bafoué. Je me suis dit que ça aurait été plus facile si je ne l'avais pas connu. Cet effet de surprise a joué contre moi."
Son histoire est malheureusement très banale. Dans 80% des cas, la victime connaît son violeur. Et cela rend très souvent la question de la suite encore plus difficile. Faut-il porter plainte? Que va-t-il se passer? Francesca a finalement poussé la porte du commissariat dès le lendemain.
À un moment, je me suis dit que je ne pouvais pas faire comme si rien ne s'était passé
Francesca, victime de viol
"C'est atroce, la nuit n'a rien effacé, témoigne-t-elle. Je me suis posé des questions : est-ce que juridiquement c'était la bonne définition, j'avais bu, donc est-ce que ça va avoir des conséquences ? Le viol, par définition, il n'y a pas de témoin. À un moment, je me suis dit que je ne pouvais pas faire comme si rien ne s'était passé."
Seulement une personne sur dix victimes de viols porte plainte. Francesca, elle, a fini par le faire. Son violeur présumé est sous contrôle judiciaire. Il a reconnu les faits en garde à vue : deux pénétrations sous la contrainte. Aux yeux de la loi, c'est donc un viol jugé en cour d'assises.
Mais dans la pratique, beaucoup de ces affaires sont en réalité jugées devant le tribunal correctionnel. Cela permet des procès plus simples, plus rapides. C'est ce qu'on appelle déqualifier ou correctionnaliser des faits. Et cela a mis Francesca dans une colère noire. "Je ne connaissais pas ce procédé. On nie ce qu'il s'est passé. Le procureur vient nier ce que j'ai vécu, c'est tout."
Francesca a finalement réussi à ce qu'un juge d'instruction se penche sur cette affaire. Il devrait dire dans quelques mois si son violeur présumé sera effectivement jugé devant un jury populaire. Ce procès elle l'attend et le redoute en même temps. Ce sera peut être l'occasion dit-elle de raconter cette histoire à sa famille.
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